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Dieu qu'il m'énerve. Dieu que je l'aime...

Je marchais vers la terrasse, mon plateau en main, mon bloc note dessus car mon patron refusait de passer à l'ère informatique et de nous offrir, à nous serveuse, des petits boîtiers. J'étais ici la chef des serveuses, et les soirs en semaine comme aujourd'hui, j'étais seule en salle, tout comme Lo' était seul au bar. Incroyable, mais on gérait parfaitement. Je me tournais vers le bar et je vis mon chef faire le travail que mon collègue devait faire. Mais que faisait-il ? Sûrement en train de parler avec une minette de sa classe. Lo' était plus jeune que moi, mais je savais qu'au final, il avait vécu pas mal de chose, on en avait discuté un soir alors qu'on s'était juré de ne pas mélanger travail et vie privée. Et pourtant, on a pas pu s'en empêcher. Quand on est ensemble, on communique. On parle. On partage, c'est juste plus fort que nous. Je crois qu'à certain moment il me complète, et je pense que mes conseils lui sont précieux. Je suis trop rigide par rapport à lui. Il est trop évasif comparé à moi. Il m'apprend à devenir un électron libre de temps à autres, je lui apprend à se cadrer le reste du temps. Tout ceci donne deux personnes assez complémentaires, mais bien trop fières et dotées d'un trop grand caractère pour se l'avouer. Je m'avançais donc vers les premiers clients, mon sourire toujours aux lèvres, comme si je n'avais pas eu une journée de folie aujourd'hui. C'était mon quotidien, j'étais tellement épuisée que je ne l'étais plus. Rien ne transparaissait... Je pris mon stylo coincé dans mon décolleté et notais la commande, proposant les menus les plus chers, car c'était dans mes objectifs, mais tout en donnant mes avis et mes petites astuces, car c'était qui j'étais. Je ne pouvais pas tromper les gens, à partir du moment où ils ne m'avaient rien fait. Par contre, je devenais rapidement rancunière quand il le fallait ; une vrai plaie. Revenant en salle après cinq petites minutes, j'aperçut Lorenzo derrière le comptoir, et bien malgré moi, mon sourire s'étira. Dieu qu'il m'énerve ! Il est beau, et ça c'est bien mon petit faible, ce qui m'empêche de lui en vouloir. Mais bon, j'arrive à passer outre et à l'insulter la plupart du temps heureusement Mais parfois, je me perds à le détailler, de loin, alors qu'il ne me regarde pas et qu'il est bien occupée à faire autre chose. Là les clients m'appellent trois quatre fois pour me sortir de ma bulle. Et ça, ça craint. Je rejoignit le comptoir verni et posa mon petit