He's a Rapist

But I'm not.

Thybalt s'était réveillé avec l'étrange sensation d'avoir oublier quelque chose. Mais quoi. Et surtout où ? Il était dans la chambre qu'il squattait depuis maintenant plusieurs mois, chez sa demi-soeur Lull. Elle n'était pas là à cette heure-ci, car elle était souvent en vadrouille. Surement autant que lui. Elle était parfois une lève-tôt, alors que lui ne l'était jamais. Il était donc 16h de l'apres-midi et Thybalt repensa à sa soirée de la veille. C'était quelque chose quand même. Il avait fait une virée avec son vieil ami Matthéo, qui était pourtant au début tout ce qu'on aurait pu considérer comme ennemi. Même ambition, qui n'était autre que celui de conquérir la ville ne serait-ce que pour faire tomber ceux qui dirigeait. Provocation, violence, franchise, haine. Les deux se ressemblaient sur beaucoup de points caractériels. Il se rappelle que durant toute la soirée, ils ont dragué des minettes dans cette boite de nuit, ont bu une dizaine de bière, trois bouteilles de champagne et du whisky à flot. Et surtout, il se rappelle de ce rail de Cocaïne qui aurait presque finit par l'achever si seulement il n'était pas habitué à cela. Math dosait quand même pas mal ses traits. Il se rappelle aussi avoir perdu de vue son pote, alors qu'il s'était envoyé en l'air avec une rousse dans les toilettes des gars. Du coup, il était sorti et avait vagabondé sur près de cent mètres, jusqu'à atteindre une ruelle. Là, il se rappelle d'une chose, mais de façon très floue. Thybalt se leva du lit, légèrement troublé par ce souvenir qui n'était autre que celui de la veille. Il partit dans la cuisine, fit couler un café noir et revint dans le salon , se posant sur le canapé devant la télé. C'était bien ça ouai ? Il avait violé cette fille ? Ou bien c'était juste un mauvais trip, une mauvaise visio Quoi qu'il en soit, il se rappela étrangement du regard de la jeune fille, magnifique femme blonde, aux yeux captivant. Ils se rappellent car dans ses bribes de souvenirs, il croit s'être rapproché d'eux pour mieux regarder. Vicieux ? Il devait être pété. Mais il se rappelle être parti en tapant le dos de son ami d'un geste presque encourageant. Non, c'est pas possible, il l'a violé pas , juste il l'a baisé contre ce mur et cette poubelle. Oui voilà. Il prit son téléphone en s'allumant une clope et composa le numéro de son ami. Trois sonneries retentit et enfin il entendit sa voix. « Salut mec ! Putain d'soirée ! On remet ça taleur hein ? Mais dis moi, t'as chopé hier soir hein ? Ouai ? Ah oui j'me rappelle ! Dehors. Ouai c'est ça ! Ah ouai elle t'avais cherché, aguiché ? Ah la sal*pe. T'as bien fait, si elle t'a proposé aussi clairement ! Ouai, moi c'était la rouquine là. Juste un fantasme, c'était la gueule à Nicole Kidman. Bon allez, j'vais manger j'ai faim ! Ciao, à taleur ! » Il raccrocha et sembla plus soulagé. Il ne l'avait pas violé, elle avait été consentante. Enfin, on aurait pas dit. Mais bon. Il se releva, partit à la douche, se lava, s'habilla, un pantalon en lin qui lui moulait parfaitement ses fesses, de couleur beige. Un tee-shirt de grand marque, col en V, sombre, contrastant avec son pantalon. Il mis des chaussures italiennes, ses lunettes Guess et quitta les lieux, laissant la tasse de café là, ça fera les dents à sa soeur chérie ! Il longea la rue de chez lui, pour remonter sur celle des bar du quartier huppé. Oui, même les riches peuvent s'amuser. Il allait vers le restaurant français, il adorait ce pays depuis qu'il y avait vécu plusieurs années. Puis, il s'arrêta en face d'une rue. La rue d'hier soir, où il avait cru que son ami avait céder à ses pulsions sexuelles. Chose fortement possible, vu son état d'ébriété. Puis là, tout lui sembla plus clair. Il remarqua la jeune femme, sur le lieu de son viol. Oui, il l'avait violé. Sinon pourquoi cette beauté serait revenu là. Quel con. Mais quel con. Il resta là, muet, attendant qu'elle tourne le regard vers lui...

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Ne lâchant pas des yeux cette jeune demoiselle qui semblait clairement être à l'abandon, sur les lieux de son terrible souvenir de la veille. Il fronçait les sourcils, se faisant bousculé par une dizaines de personnes depuis tout à l'heure, mais ne réussissant pas à les envoyer péter ou les insulter, comme il aurait fait habituellement. Non, là il était en mode captivé par elle. Ce ne fut que lorsqu'elle se tourna vers lui qu'il prit conscience de l'impolitesse qu'il devait faire paraitre, bien qu'il ne s’accommodait pas de ce genre de chose. Il s'en foutait pas mal, mais en voyant le geste qu'elle lui fit, il prit ça comme un affront et se rapprocha d'elle, écartant les bras. Il ne savait pas trop si elle avait fait ça car elle le reconnaissait ou bien si c'était juste parce qu'elle se demandait pourquoi un tel beau mec la fixait aussi durement. En se rapprochant, il comprit qu'elle ne voyait pas qui il était. Elle n'était pas très physionomiste. « Tu t'es prise pour qui pour me faire un doigt ? Vous avez quoi tous à craquer en ce moment ? J'ai pas l'droit de te regarder ? J'crois bien que j'ai tous les droits ici.. » Il était arrivé à sa hauteur et la fixait droit dans les yeux, puis porta une main sur son propre visage pour se passer un coup rapide, reculant ensuite, fixant l'allée... Il devrait se taire peut-être, c'était pas le moment après ce qu'elle avait vécu. Mais en même temps, on ne le traite pas comme ça, personne. Il se mit à légèrement sourire... « Tu te rappelles pas de moi ou tu fais semblant d'avoir oubli ce ... sale moment ? » Il la fixa mais ayant mis une certaine distance. Ses yeux étaient si prenant qu'ils devaient être empoisonnés..

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Bon, ça ne devait pas être sa journée ! Entre sa mère qui lui annonce que dans la semaine ils quittaient le pays pour habiter en France, à cause du père et du fait qu'il ne savait pas la rentrer quand il le fallait... Sérieusement , Thybalt était vraiment pas d'humeur! D'où le fait qu'ils s'étaient complètement démonté la tronche la veille. L'avant veille... Et toute la semaine dernière. Il avait séché le lycée car de vous à moi, à quoi ça sert de perdre du temps posé sur une chaise ? Cette jeune fille dont il ne connaissait pas le nom, l'âge, la provenance - comme si c'était un vulgaire fruit - devenait de plus en plus agressive. Rien de pire pour énervé Thybalt qui ne supportait pas qu'on le mette à l'amende, encore moins une fille. Il regardait autour de lui pour vérifier que personne qu'il ne connaissait ne traînait par là. Sa réputation était faite, et sans rajouter le fait que tout le monde savait pour les infidélité du père, il ne voulait pas qu'on le voie s'embrouiller avec une fille. Il sortit un joint de sa poche et l'alluma, sans quitter le regard qu'elle lui lançait.. Elle avait quoi dans le crâne pour agir ainsi ? Elle n'avait donc pas un minimum de peur ? C'était quand même T, il était pas super imposant, mais il avait ce visage si particulier qu'il en était effrayant. Il comprit qu'elle avait vu ses petits regards au départ gênés dans la ruelle. Il n'avait pas répondu à ce qu'elle avait dit, mais pour autant, il en avait envie, d'où elle lui disait d'aller s'exciter ailleurs. Il eut un léger rire, elle faisait bien moins la maligne hier. Enfin, une fois qu'elle eut comprit - ou du moins c'est ce qu'il eut cru - qui il était, elle se braqua un peu plus et lui demanda ce qu'il voulait... « Bien sûr. J'vais oublié qu'il fallait un prétexte pour marcher dans la rue, un autre pour regarder les gens. Et surtout un autre pour parler à une fille.» Il secoua la tête en soupirant, puis tira une grosse latte de son bédo, histoire de se calmer, il aimait pas trop ce genre de situation, c'était un tendu de la vie et rien n'était destiné à changer.. « Rien que j'me souviens d'la scène alors j'ai eu pitié de toi mais j'aurais pas du. Apparemment, t'as l'air d'assumer tout ça, c'est cool franchement... » Il la fixait toujours aussi durement. Elle le cherchait ? Elle le trouverait.

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Thybalt séchait bien sûr un cours dont il ne savait pas sur quel sujet il traitait, ou bien même quel professeur se tenait debout, à faire plus de peine que de bien. Il n'en avait que faire, bien qu'il savait que son envie de devenir président, sénateur ou homme politique quelconque s'envolait à vue d'oeil. Il allait quitter les Etats-Unis dans quelques jours pour la France, sa mère ne lui laissa pas tellement le choix d'en décider autrement, alors il était devenu encore plus je m'en foutiste et " Carpe Diem " qu'habituellement. Il observait a jolie blonde en face de lui au tempérament de feu, ça tombe bien, il a le même. Il ne savait pas trop comment réagir, car malgré son air supérieur qui lui donnait l'envie simple de lui péter une guibolle afin qu'elle comprenne que dans la vie, on doit savoir l'écraser, il était captivé par son regard. Elle devait être forte dans sa vie, car à part sa couleur, l'intensité qu'elle y dégageait, aucune faiblesse ne pouvait être perceptible. Et pourtant, il était maître dans l'art de déchiffrer les gens, les analyser, les pousser même à bout en connaissant leur point faible. Là, il le savait, son viol n'était pas une chose dont elle aimerait se vanter. Néanmoins, elle ne laissait rien transparaître. La rage. Voilà, elle était alimenté par le même liquide que lui. La rage. Celle qui vous tient debout même fatigué. L'envie de vengeance. Et vu le ton avec lequel elle s'adressait à lui, il était clair qu'elle se trompait de cible. Ce n'était pas lui qu'elle devait enfoncer, mais son pote. Maintenant, il ne voulait pas s'en mêler. Certes, il l'avait pousser à bout en parlant de ça, mais elle aurait du tout simplement baisser son regard, et arrêter de se prendre pour la Reine. Elle n'était rien. Une particule de merde dans ce monde. Il avait regardé Fight Club la nuit précédente N'est-ce pas l'un des plus beau film réalisé ? Oui. Le plus vrai. Un peu psycho sur les bords, à tendance Schizo même, mais Tyler a bien raison. On est rien dans ce monde à part des putain de moutons qui suivont le troupeau, consommons à foison et léchant le cul de tous, sans même se respecter. Bah, lui, c'était pas le cas, en tout cas il faisait tout pour ne jamais devenir comme ça.l avait sorti naturellement une cigarette de son paquet , fourré dans sa poche arrière. Il l'avait allumé dans un geste automatique et aait arrêter de parler pour enfin l'écouter. Bien que ce qu'elle dit énerva encore plus Thyb'. « Tu sais ce qui s'est passé au juste hier soir ? Ou tu as juste voulu réaliser un de tes fantasmes en le regardant faire l'amour ? T'es aussi dégueulasse que lui. » Que dire de plus ? Elle le prenait pour un pervers, très bien. C'était vrai, donc rien d'autre à dire. Bien que la veille, non, il n'avait pas vraiment kiffer ce moment, ne sachant pas trop si elle avait été consentante ou non. Il était juste tellement pété qu'il avait rien dit et sétait barré dégueulé par là. Il fronça les sourcils et , alors qu'elle fit marche arrière et semblait vouloir stopper net la discussion, il la suivit jusqu'à se poser devant elle, imitant les danseuses ballet en tournant sur lui-même avant de pointer son doigt sur elle. « T'es sérieuse ? Tu crois que j'ai volontairement tout fait pour me trouver là ? Sérieusement, c'est mon pote qui t'a violé, pas moi, alors calme toi et montre un peu de respect au gens. Si j't'ai regardé aussi ... intensément, c'est juste parce que je t'ai reconnu. On oublie pas un visage comme ça... »