Complètement nue, adossée contre le mur, une cigarette dans la main je balayais du regard la chambre d'hôtel du Tribeca Star. La chambre avait l'air d'avoir reçu une énorme secousse. En désordre, des vêtements éparpillés sur le lit et le sol, je finissais par me stopper sur ma petite culotte or. Je tirais une taffe de ma Malboro light à la menthe préférée et posa mon regard sur le corps musclé d'Aleksandre, allongé de tout son long sur le lit. Nous avions passé une énième nuit ensemble. Nous n'avions pas couché ensemble depuis cinq jour et j'étais comme qui dirait en manque. Bien qu'hier soir j'avais chopé un inconnue dans une ruelle sombre de Manhattan. Mais ça n'avait pas été extraordinaire. Le meilleur coup que j'avais eu et que j'ai encore était avec Aleksandre Johnson. Nous étions totalement en osmose lorsque l'on avait une relation sexuelle. J'étais bien heureuse de le retrouver hier soir. Faire l'amour quatre fois d'affilé ce n'était pas donné à tout le monde. Alek était un bel étalon. Il avait de l'endurance et réussissait toujours à me faire atterrir au septième ciel. Il n'était pourtant pas mon copain. Je n'avais pas de copains, uniquement des relations d'un soir. Mais j'avais réitéré l'expérience avec lui plusieurs fois, c'était devenue automatique de se sauter l'un sur l'autre lorsque l'on se voyait. Je me savais être une Déesse au lieu, et lui c'était mon Dieu, mon Apollon. Nous entretenions une relation libre. Il pouvait coucher avec n'importe quelle fille, et moi avec n'importe quel garçon. J'étais volage. Je ne m'arrêtais pas à un seul garçon, c'était trop triste. J'étais une assoiffée de sexe. Je préférais me taper cinq mec différent plutôt que me contenter d'un. Même si j'avais été en couple, je n'aurais pas pu m'empêcher d'aller voir si l'herbe était bien plus verte ailleurs. Je n'étais pas fidèle en couple, mais je restais fidèle à moi même.

Je fumais encore, passant ma main libre dans mes cheveux. Je m'approchais du miroir face au lit et me contemplais. J'étais vraiment belle. Aleksandre avait de la chance de m'avoir. Si j'avais la possibilité de coucher avec moi même, je l'aurai fait depuis longtemps ! Je m'éloignais du miroir pour m'allonger à côté d'Aleksandre, lui soufflant la fumé que j'avais gardé dans ma bouche, ce qui le fit légèrement toussé et ouvrir les yeux. Je m'allongeais sur le dos, une jambe relevée.

Le mec que je me suis tapé hier soir était loin de t'arriver à la cheville, ce fut une torture, balançais-je crument en écrasant ma cigarette dans le cendrier et en allumant une autre.

Inspirant et expirant la fumée, je me redressais et tourna mes yeux bleu perçant vers Aleksandre. J'aurais très bien pu partir en me levant ce matin, mais je ne l'avais pas fait, ce n'était pas dans nos habitude. On couchait et on restait ensemble la matinée, discutant de tout et de rien avant de se quitter.

Tu as été super, comme d'habitude, renchéris-je en soufflant sur son visage. Embrasse moi, ordonnais-je sans sommation.

J'étais comme ça. Directive. J'avais envie qu'il m'embrasse. Nous n'allions pas rester toute la journée ensemble, c'était les couples qui faisaient cela. Nous, on se quittait pour aller voir ailleurs.

Mon dos, mon torse et mes bras me picotais désagréablement et je crois que c'est ce qui me réveilla. J'avais l'impression d'avoir été agressé par un chat sauvage au vu des marques rouges qui flamboyait sur ma peau. Mon dieu ce que j'aimais ça ! Je redressais la tête et jetais un rapide coup d'oeil dans la pièce et j'eus l'impression de passer après un tremblement de terre. Une lampe brisée sur le sol, un fauteuil renversé, des vêtements arrachés éparpillés sur le sol et le rideau de la fenêtre était décroché. Je croisais mon reflet dans le miroir plein pied qui faisait face au lit. J'étais entièrement nu et le drap cachait à peine le bas de mon corps. Mes cheveux étaient en batailles et j'avais encore l'air endormi. Devant le miroir, je vis une magnifique blonde occupée à fumer une cigarette tout en contemplant son reflet. Je reposais ma tête sur l'oreille et fermais les yeux, me plongeant dans cette plénitude. Ah ma Chloe... Cette fille me rendais dingue. Bon, je sais, toutes les filles sexy me rendent dingues, mais Chloe avait ce truc en plus : elle étais aussi douée pour le sexe que je l'étais. Du coup, quand on couchais ensemble, c'était l'orgasme, non, les orgasmes les plus géniaux qu'un être humain puisse connaître. Du coup j'étais devenu accro à elle. J'avais besoin de faire l'amour avec elle sinon je devenais véritablement en manque, comme un drogué sans sa dose de cocaïne. Et je sais que c'était pareil de son côté. Cinq, je n'avais pas tenu plus de cinq jours sans elle avant de lui sauter dessus. Enfin, je crois que c'était elle qui m'avais demandé de la rejoindre à l'hôtel. Bref, l'essentiel était pas là. Je n'étais pas fichu de passer une semaine sans la voir au moins une fois. Pour couché s'entend, Chloe et moi on ne se voit que pour ça. Elle ne me demande pas de jouer les petits copain. Pas besoin de l'appeler pour lui demander comment s'était passé sa semaine, ni de l'emmener dîner au restaurant. Non, je payais une chambre d’hôtel, une passait une nuit d'extase tous les deux et on se disait à la prochaine. Ma vision de la femme parfaite c'était tout ce qu'étais Chloe : une fille sexy qui vous supplie de l'inviter dans votre lit et en redemande, du sexe sans romance. Le sexe est une drogue pour moi, je donnerais tout pour mourir d'une overdose.

Je sentis le lit bouger et de la fumée de cigarette me gifla la figure. Je ne fumais pas, aussi surprenant que ça puisse paraître, du coup je me mis à tousser. Je rouvris les yeux et regardais le corps sublime de Chloe qui s’était allongée à mes côtés. Le mec que je me suis tapé hier soir était loin de t'arriver à la cheville, ce fut une torture. Je retins un éclat de rire. Je n'étais pas jaloux que Chloe couche avec d'autres hommes que moi. Elle n'était ma copine au sens strict du terme, du coup elle faisait bien ce qu'elle voulait. Et puis moi je couchais avec d'autres filles. Elle et moi on était volages, on couchait sans sentiments et jamais deux fois avec la même personne. Mais on se retrouvait toujours elle et moi. Ça faisait très longtemps que ça durait. C'était presque devenu une habitude de coucher ensemble. Et pour moi, c'était ce qui se rapprochait le plus d'une relation de couple. Mais j'adorais ça et je n’arrêtais pour rien au monde parce qu'une fille comme Chloe, j'étais pas prête d'en retrouver une. Tu as été super, comme d'habitude.

- Tu n'étais pas mal non plus chérie ! Rétorquais-je en lui faisant un clin d'oeil tout en recrachant la fumée qu'elle m'avait soufflé au visage
Elle me demanda de l'embrasser et sans crier gare je me relevais et roulais au-dessus d'elle. J'étais en appuis sur mes bras comme si j'allais faire des pompes. Je la regardais un instant puis l'embrassais avec fougue tout en glissant mes mains le long de ses hanches.

Alek n'avait pas besoin de me rappeler que j'avais été génial, je le savais, j'étais toujours génial. N'importe qui aimerait coucher avec une bombe sexuelle. Les cheveux bien en bataille, j'étais allongée près de lui, finissant ma cigarette sans vraiment être sensible aux toussotements de mon partenaire. Je souriais vulgairement du coin des lèvres, amusée de la voir ainsi. Je balançais ma cigarette dans le cendrier posé sur la table de nuit et lui demanda de m'embrasser. Il se plaça en deux secondes au dessus de moi et planta sa langue dans ma bouche. Ses mains se mirent à parcourir mes hanches, ce qui provoqua un frisson de plaisir dans tout mon corps. Je plaçais mes mains sur son dos et le caressa de haute en bas. Je finissais ma course sur sa chute de rein bien marqué. On ne faisait rien de façon romantique, c'était toujours avec hargne et envie. Tout était décuplé entre lui et moi et j'adorais ça. On était un duo sans en être vraiment un. Un baiser langoureux et emplis de sens. Il s'affala à nouveau sur le lit, visiblement exténué par cette nuit de folie. Je me levais et enfilais sa chemise. Je fermais quelques boutons et sortis du lit. Je soufflais d'exaspération et attrapa une autre cigarette. Je n'étais pas une grande fumeuse, mais je fumais beaucoup en ce moment. Je m'approchais de la fenêtre et ouvrit les rideaux. Des faisceaux lumineux entrèrent en trombe dans la chambre d'hôtel. La cigarette calé entre mes dents, je remis ma culotte et m'adossa à la fenêtre. Je fumais et posa mes yeux sur Aleksandre qui avait les yeux grand ouvert.

C'est quoi cette histoire entre Lily Standfield et toi ? Demandais-je curieuse de savoir ce qu'il se tramait entre lui et la blonde.

La question que je lui posais eut de l'effet. Il fut assez surpris et assez perdu pendant un quart de seconde. C'était un quart de seconde en trop qui le trahissais. Ne me dites pas qu'il s'était entiché de cette pimbêche. Ce serait vraiment la dernière chose au monde qu'il me fallait. Tout ce dont à quoi je pensais était mon désir personnel. C'était peut-être égoïste mais je ne laisserais pas cette fille me l'enlever. L'exclusivité d'une relation, il ne tiendrait pas un jour. Je le fixais de mes grands yeux glacial, attendant la vacherie qu'il était en train d'échafauder dans sa belle tête. Je me fichais éperdument qu'il soit amoureux d'une autre fille, cela me faisait ni chaud, ni froid. Ce qui me perturbait, c'était de ne plus l'avoir pour moi toute seule toutes les semaines. Devoir subir les crises de jalousie de Lily me donnais déjà des migraines. Ce n'était pas du tout son genre de partager son homme. Quel gâchis. Voyant qu'Alek avait du mal à riposter, j'enchaîna.

Pathétique, lui dis-je en le foudroyant du regard. Tu ne vas pas me dire que tu ressens des sentiments pour cette fille ? Ajoutais-je en haussant mon sourcil droit tout en tapotant ma cigarette, faisant tomber les cendres sur la moquette rouge de la chambre. Un sourire sadique prit place sur mes lèvres. Aleksandre Johnson n'est plus ce qu'il était !

J'étais en colère l'intérieur de moi je bouillonnait de rage qu'elle puisse m'arracher mon meilleur coup. Je ne me voyais pas arpenter la ville, à la recherche de celui qui le remplacerai. Ce sera beaucoup trop endurant. Le bon côté de la chose, c'était que j'allais considérablement augmenter mon tableau de chasse mais il était clairement évident que personne ne pouvait le dépasser. Le seul moyen que j'avais trouver pour lui manifesté mon mécontentement c'était de sauter sur lui et le ruer de coups. Alors, je jetai ma cigarette dans le cendrier et sauta sur lui, prête à lui foutre mon poing là où je pensais.

Tandis que je parcourais son corps de caresse, elle faisait de même avec le mien. Un observateur extérieur aurait pu penser qu'il s'agissait de préliminaires mais se serait trompé. Entre Chloe et moi, il n'y avais que de la passion. Même notre façon de nous embrasser était sexuelle. On était comme ça elle et moi, de vraie traînées dans l'âme. Oh, n'imaginez pas que j'embrassais toutes les filles de cette manière, je ne suis pas un goujat ! C'est juste que Chloe serait étonnée et déçue si je me contentais de baisers chastes avec elle. Et oui, j'adapte ma façon d'agir à ma clientèle, que voulez vous ! Chloe était décidément une fille unique sur beaucoup de points. Je m'en rendais compte un peu plus chaque jour. Mais pourtant, je n'envisagerais jamais une relation sérieuse avec elle. Non, franchement, ce serait du gâchis. Pourquoi se consacrer à une seule femme ? C'est d'un ennui une relation de couple. Donc non, plutôt mourir que de me lancer dans ce type de relation un jour.

Je me laissais retomber sur le lit après rompu notre baiser. Nous avions tous deux le souffle court. Et après la nuit qu'on venait de passer, j'avais besoin de souffler un peu. Je suis un grand sportif d'une endurance rare, mais même moi j'ai mes limites. Chloe se releva du lit et enfila ma chemise. Elle sortit une autre cigarette. Je roulais les yeux dans mes orbites. Je détestais cette manie qu'elle avait de fumer cigarette sur cigarette. Je détestais la cigarette, mais vraiment. C'était l'une des rares choses auxquelles je ne touchais jamais. Traitez-moi de superficiel si vous voulez, mais j'estime primordial de prendre soin de mon corps. Je suis un grand sportif donc mon corps doit rester une machine bien huilée. Je la regardais mettre sa petite culotte. Elle s'adossa ensuite à la fenêtre et me lança un regard sérieux et suspicieux. Elle ouvrit la bouche et ce qui en sortit eu le don de me faire écarquiller les yeux. « C'est quoi cette histoire entre Lily Standfield et toi ? ». Elle n'était pas venue à la soirée de Noël, il n'y avait donc qu'une seule possibilité : elle avait lu l'article de Gossip Girl. J'aurais dû me douter que ce fichu article me causerais des problèmes. J'en avais marre de toujours devoir démentir. Non, il n'y avait rien entre Lily et moi. Et elle m'avais clairement fait comprendre qu'il n'y aurait jamais rien. D'autant plus que je suis un homme à femmes, et non pas un homme fait pour la vie conjugale. Je savais tout ça. Alors pourquoi est-ce que je continuais de rêver de Lily ? D'espérer un jour la voir s'éveiller à mes côtés dans un lit, un sourire radieux aux lèvres, de rêver d'aller dîner au restaurant avec elle, ou même juste de rester discuter avec elle. Juste parler, juste la voir. Je rêvais de ce que je ne pourrais jamais avoir. J'étais idiot.

Je fus sortit de mes pensées par Chloe qui se mettait en colère. Rage serait même un mot plus juste. Mais que lui arrivait-il ? Elle se moqua de moi, la fureur déformant ses traits. Qu'avais-je fait ? Que s'était-il produit pour qu'elle change si brusquement d'humeur ? Serait-elle jalouse ? Non impossible. Elle ne pouvait pas être jalouse. Je couchais avec d'autres filles qu'elle, alors pourquoi une fille de plus la dérangerais ? Pourquoi cette histoire la dérangeais ? Je ne comprenais rien, mais alors rien du tout. J'étais paralysé, ne sachant quoi faire pour calmer la furie de Chloe. Quel était son problème avec Lily ? Elle jeta sa cigarette dans le cendrier et s'approcha de moi, poings tendus. De toute évidence elle voulait me faire mal. Je me levais du lit à toute vitesse et la rattrapais à mi-chemin. Je lui attrapait les poignets avant qu'elle ne me frappe. Je ne serrais pas trop, histoire de ne pas la blesser, mais suffisamment pour retenir un geste malheureux.

- Mais bon sang Chloe, calme-toi ! Je ne te pensais pas du genre à prêter intérêt à ce genre de stupides ragots ! Je t'en pris sois réaliste, c'est ma pire ennemie, elle et moi on se voue une haine viscérale. On nous a vu discuter une fois et ça y est, tout le monde s'imagine qu'on est en couple ! Ne sois pas naïve, c'est juste des racontars ! La seule chose que Lily et moi puissions faire ensemble, c'est nous entre-tuer.

Voyant qu'elle n'avait pas l'air satisfaite, j'insistais :

- Aleksandre Johnson est une traînée. Il couche pour le plaisir, pas par amour, sois réaliste !