Sept heures un quart. Le réveil se fait entendre dans la chambre, je pousse un grognement avant de me lever, en short avec un t-shirt, de toute façon, personne ne dort avec moi, hormi ma fille. Je passe devant le miroir et je suis coiffé comme l'as de pique, les cheveux sont en volumes. Je me trouve horrible personnellement, comment j'ai fait pour avoir une aussi belle poupée. Bref, je vais préparer le petit déjeuner et en douceur, je réveille la petite, elle ouvre directement ses yeux et je fonds. Parfois je lui crie dessus, j'ai beau lui dire qu'elle m'énerve, que je ne suis pas contente mais c'est vraiment un diamant. Très douce, je lui fais un gros câlin, elle me pousse ensuite pour aller dévorer son petit déjeuner, je me mis à sourire, elle est mince mais elle mange pour deux. On déjeunait en face, on rigolait, vraiment, je l'aime, vous ne pouvez pas savoir à quelle point. Je ne regrette pas de l'avoir gardé, non. Ce que je regrette, c'est que je ne peux pas lui donner un père, où plutôt son père. Je ne le connais même pas, quand elle me pose des questions, je suis dans l'incapacité de répondre.

On ne se connaît pas, on s'est croisé quoi, deux fois dans notre vie mais cela n'empêches pas qu'avec Kally, nous sommes liés pour la vie. Elle est un parfait mélange de nous deux (enfin je pense). Elle me regarde, elle a les yeux de son père, elle a mon visage, mon nez, elle a son menton et sa bouche. Elle est vraiment magnifique, on dirait une poupée. Elle part se laver, je m'habille et me maquille, l'école est à côté de chez moi. Pas besoin de la voiture, je prends sa main et nous partons gentillement jusqu'à son école, une école publique. Je veux qu'elle apprenne comme moi, bien que nous soyons riche, mon petit papa m'aide, il ne m'a jamais tourné le dos. Il l'a pris avec philosophie, j'aime mon père, il ne m'a jamais jugé, il m'a toujours soutenue, j'ai hésité à garder Kayleigh, c'était pas un enfant d'amour, son père et moi voulions juste prendre du bon temps, c'est fait d'ailleurs. Je lui fais un bisous sur la joue et je lui souffle un je t'aime, elle me réponds avant de disparaître dans la cour de récréation avec ces copines. Je souris, ça me fait chaud au cœur. Je reste bien deux bonnes minutes avant de faire le chemin en sens inverse, je prends mon service au restaurant dans deux heures. Je marchais normalement, je n'étais pas fatigué, j'ai l'habitude, seulement un type qui allait en sens inverse me fit un croche pied et j'attéris sur un jeune homme devant moi, je me suis fortement agripé à lui. Rouge écarlate, je lui dis « Excusez moi, je n'ai pas fait exprès ! »

Quand je vis son visage, ça m'a foudroyé, j'ai été obligé de m'asseoir par terre, c'est lui, je m'en rappelle vu que j'étais pas bourrée quand nous l'avons fait, je me rappelle que je le trouvais très mignon, J'étais sur les escaliers d'une maison, me tenant la rampe, bien que je j'étais sur les escaliers, les mêmes yeux, le même menton, tout, il manque plus que le sourire. Je ne le regarde même plus, heureusement que l'escalier était là, c'était vraiment troublant, moi qui pensait ne jamais le revoir, c'est rappé.

Six heures et trente minutes - J'enfilais un t-shirt à la va-vite, un sweat-shirt, mes tennis et claquais la porte de mon appartement, aussitôt dehors je partais en courant ! J'avais besoin de me changer les idées. J'avais très mal dormi cette nuit, encore torturé par un cauchemars. Voilà deux semaines que le sommeil fuyait mes nuits, j'avais pris mes congés au bar, n'arrivant plus à tenir debout. Les démons du passé revenaient me hanter violemment, brutalement, détruisant ma vie et l'emportant dans son sillage. Je cours sans regarder derrière moi, sans savoir où je vais. J'ai juste besoin de me changer d'air et si j'avais l'argent nécessaire, j'aurais fais un voyage, même pas très loin ... Peut être en Californie.. mais je peinais déjà à vivre correctement de temps à autres ou plutôt à survivre légalement, alors ce n'était pas à l'ordre du jour.

Je m'arrêtais près de Central park hors d'haleine. Mes muscles commençaient à crier grâce, et me faisaient souffrir. J'avais moins de souffle qu'avant, résultat de mes cigarettes que j'avais enchaîné, et même si je tentais de me calmer pour reprendre une vie plus calme, une vie normale, le mal était fait. Je posais mes mains sur mes genoux, et respirais calmement. J'achetais une bouteille d'eau à un vendeur et reprenais le chemin de la maison. Je me sentais plus libre, et je n'avais qu'une envie : aller me coucher et cette fois trouver le sommeil, bien que ce n'est pas encore gagné. Je ne fais pas attention où je vais, je flâne parmi la foule New Yorkaise qui courent pour travailler, pour être à l'heure. J'étais en totale décalage.

On me percuta. Une jeune femme à voir la masse de cheveux je la rattrapais tant bien que mal. Elle s'accrocha à moi alors que le sol se dérobait sou ses pieds. J'étais surpris, mais mes réflexes se furent rapide. Je lui souris doucement :

_" Ce n'est pas grave..."

J'eus l'impression qu'elle se sentit mal... Elle s'assit sur le sol. Je la soutenais. Je plongeais mon regard sur son visage. Je me souvins d'elle, du moins un peu. Je n'ai pas l'habitude de me rappeler de mes conquêtes d'un soir mais comment oublier son regard. Elle elle me plaisait réellement, et je n'avais rien pris ce soir-là.

_" Hey ! Ca vas ? Tu as l'air... blanche..."

Je cherchais son prénom... C'est toujours mieux quand on se souvient des gens... D'ailleurs peut être qu'elle aussi se souvient de moi, ne sait on jamais. Roh je l'avais sur le bout des lèvres.

Ça allait faire un an que Kally et moi étions à Big Apple. Je n'ai pas une seule fois croisé le père de ma fille. Je me rappelle comment j'ai croisé son père, c'était dans une boite de nuit, j'étais partie avec d'autre stagiaire, c'était notre soir de repos, on fait la même garde que les chirurgiens, j'étais affecté au service pédiatrique, ce que je voulais. On me traitait comme la fille de, et c'était plutôt chiant, mon père est très renommé, un peu comme Derek Sheppard dans Grey's Anatomy. C'était les chirurgiens qui me traitaient comme ça, les autres, normalement. J'ai regardé plusieurs opérations difficiles, j'étais contente. Dans cet boite de nuit, j'avais été raisonnable, c'est vrai. Je l'ai rencontré là-bas, il avait l'air intéressant mais il portait quand même pas mal de souffrance sur lui, sa vie n'avait pas du être rose, mais je le trouvais mignon, si je cherchais à me caser, j'aurais essayé de le convaincre aussi, mais c'était pas notre délire. Bref, je suis repartie, je suis revenue m'y installer car c'était plus pratique, je trouve. Miami ca a un charme, c'est grand aussi mais c'est le seul paysage que je connais, il est tant que je change un peu. Je reste néamoins proche de mon père, je vais le voir aussi souvent que possible, je travaille juste pour que mon père ne paie pas tout.

Son sourire m'a foudroyé. Son visage m'a tout de suite frappé, j'ai tout de suite retrouvé plusieurs traits de Kally, ça m'a fait un choc, je ne pensais pas le revoir, ça n'arrive que dans les films ça.. Je me suis trompé apparemment, le hasard a voulu que je le bouscule n'est-ce pas. Elle lui ressemble beaucoup, physiquement parlant, je suis troublé, bouleversé, tout ce que vous voudrez bien. « Hey ! Ca vas ? Tu as l'air... blanche... » Ca se voit autant que ça ? Je le regarde deux secondes avant de poser les yeux par terre, je ne pouvais pas lui annoncer comme ça, de but en blanc, qu'on a un enfant tous les deux, qui a quatre ans, on ne se connaît même pas, je connais juste son prénom, il est resté gravé en moi. Même si j'aurais voulu, jamais je n'aurais pu oublier. « Désolé Jeremiah, c'est le choc de te revoir.. quatre ans après ! C'est pas banale, enfin, je ne sais même pas si tu sais qui je suis ! Tu as du en avoir d'autre après moi ! » dis-je en le regardant et en riant légèrement, je me relevais, toujours aussi blanche, heureusement qu'il y avait des marches, je serais tombé en pleine rue.

Je rentrais chez moi calmement... J'avais enfin une journée tranquille, une journée de repos après avoir enchaîné pas mal de service, et surtout n'avoir pas réellement dormi depuis quasiment un siècle, enfin c'est l'impression que ça me donnait ! Enfin du moins c'est ce que je croyais encore... Jusqu'à ce qu'une jeune femme vienne me percuter sans raison apparente. La jeune femme n'était pas n'importe qui et contrairement à mon habitude je la reconnue immédiatement ! Il s'agissait de l'une de mes anciennes conquêtes, je me souvenais de ses yeux, de son sourire enfantin et de la douceur de sa peau. Nous ne nous étions vu qu'une fois ou deux, rien de très sérieux, on avait envie de s'amuser un point c'est tout . Elle semblait terriblement blanche et à deux doigts du malaise... Nos regards se croisèrent peut être une seconde ou deux avant de virer tous les deux vers le bas. Je me décalais et m'asseyais à ses côtés sur les marches. Je n'allais pas la laisser repartir comme ça tout de même.

Je souris amusé, j'étais donc la raison de son trouble ! Et bien si j'avais su ! 4 ans ? J'en restais scotché, que le temps passait vite et surtout je me souvenais encore d'elle, ça c'était à la limite du miracle ! En général les filles avec qui j'ai une relation semblable à la sienne je ne me souviens même plus de leur prénom le lendemain, alors que je me souvenais encore parfaitement de Winnie-Julia.

_" Le hasard fait bien les choses voyons !"

Je me mis à rire à ses remarques suivantes ! Bien sur qu'il y avait eu d'autres filles ! Ca c'était certain, mais qu'entendait elle par là ? Je souris et passais au dessus. On voyait déjà assez sur mon visage qu'effectivement elle ne se trompait pas :

_" Je ne savais pas que tu étais de retour ici ..."

La jeune femme avait fait un passage très rapide à New York avant de rentrer chez elle. Je ne l'avais plus revu depuis. Je lui souris et rajoutais avant qu'elle puisse répondre :

_"En tout cas, Ravi de te revoir Winnie..."

Je ne me vois pas, mais je pense que je suis toute blanche, oui, y'a de quoi et sérieusement, mon voyage à New-York, il y a maintenant quatre ans a bouleversé ma vie tout entière. J'ai du faire des sacrifices et je ne regrette pas, j'ai du abandonné la médecine, je n'ai pas eu le choix bien que j'étais l'une des plus prometteuses de ma promo. Avant cet été à New-York, j'étais une vraie bosseuse, je m'amusais pas souvent souvent, je bossais tous mes cours, je voulais être la fierté de mon père. Pas dans son domaine mais presque, il est neurologue et il est très reconnue dans sa profession, d'ailleurs, je me rappelle quand il a regardé Grey's anatomy une fois, mais c'est quoi cette série ? Pas du tout la réalité, j'avais ris. Je m'étais vraiment lâché il y a quatre ans, avoir une conquête, mais c'était pas moi et enfaîtes c'était plaisant, si seulement j'avais su, j'aurais préféré avoir la même fille mais un peu plus tard, après la fin de mon internat, elle était là. J'ai voulu aller avorter mais j'avais pas la force de tuer le petit être grandissant, j'ai préféré me sacrifier. « Le hasard fait bien les choses voyons ! » en tous cas je pense donc je suis j'ai sortie en même temps que je le pensais « Ah ça tu peux le dire ! » me rendant compte que je l'avais pensé trop fort, j'ai rougis violemment, les mots ont dépassé ma pensée.

On était gentillement entrain de discuter, il était placé à côté de moi. Il ne sait pas qu'on est lié lui et moi et c'était peut être mieux comme ça. Pour lui, parce que ça se trouve, on se croise dans la rue mais on se reverra peut être jamais, je ne sais pas. « Je ne savais pas que tu étais de retour ici ... » me dit-il, non, c'est vrai. Je n'eus pas le temps de répondre que Jeremiah enchaina « En tout cas, Ravi de te revoir Winnie... » je lui fis un sourire. C'est agréable d'entendre ça, parce que c'est l'une des personnes que j'ai connu lors de mon petit séjour à NY « C'est gentil moi aussi je suis ravie de te revoir Jeremiah ! » je regardais ensuite devant nous, des centaines de personnes passaient devant nous en nous regardant, j'étais désormais debout. « Qu'est-ce que tu deviens ? » demandais-je normalement, on en a parlé, il y a quatre ans, on s'était échangé nos projets, moi perso c'est dans la medecine, c'est juste pour garder le contact et j'ai peur de le perdre de vue, on ne connait plus grand choses de nos vies actuelles et j'ai pas envie de dire à ma fille plus tard que j'ai croisé son père mais que je ne lui ai jamais parlé.

Doucement La jeune femme reprenait des couleurs, c'était rassurant. Peut être avait elle fait une simple faiblesse, ça arrivait souvent à ce que j'avais entendu dire. J'en avais déjà été la proie il y a longtemps. Elle était certainement médecin depuis le temps, elle savait quoi faire, ça me rassurait un peu ! Je me souvenais parfaitement qu'elle rêvait de faire carrière dans la médecine, un détail parmi tant d'autre. Je ne doutais pas un instant qu'elle avait réussit ! Je souris amusé en l'entendant dire qu'elle était du même avis que moi, que le destin faisait réellement bien les choses. Devais je comprendre qu'elle était ravie de me voir ? Je n'avais pas entendu parler de son retour. Après ça ne m'étonnait pas, nous n'avions absolument pas les mêmes amis, les mêmes fréquentations, rien susceptible de nous rapprocher un minimum. J'étais content de la voir, c'était toujours sympathique de se rencontrer d'ancienne conquête aussi intéressante qu'elle. Oui, nous n'étions pas dans un état second lorsque nous avions couché ensemble !

Les gens passaient et nous regardaient avec attention, nous étions devenus la nouvelle attraction du moment ! Ca ne me gênait absolument pas. Je n'avais rien à cacher il pouvait me regarder autant qu'on voulait. Elle prit des nouvelles sur ma vie ... Et bien en quatre ans, il y avait peu de chose qui avait changé ! Peut être étais je un peu plus calme et plus raisonnable... Ca reste encore à voir !

_" Ouh, et bien c'est déprimant à avouer mais pas grand chose... Je travaille dans un bar et je prends des cours à Yale de temps en temps, ah je fais un peu moins la fête aussi... Rien d'exceptionnelle !

Je souris. J'étais plus calme qu'avant ... J'avais mûris et j'étais moins gamin ! Elle allait faire des études, avoir une vie enviable par beaucoup. J'avais hâte d'en savoir plus ! J'étais à des kilomètres et des kilomètres d'imaginer une seule seconde ce que la vie lui avait résisté, encore plus que j'étais la cause de ce changement radicale !

_" Et toi ? Tu dois en avoir des choses à raconter par contre !"

Elle se leva. J'en fis de même. Ce n'était pas le moment de nous quitter ... Si ?

Les gens n'avaient jamais vus de personnes discutaient, non mais c'est vrai. Ils nous regardent tous, ils croient vraiment qu'il va me demander en mariage ou quoi, ils essayent d'écouter un peu de notre conversation, je ne fais pas attention parce qu'on ne se dit rien de top secret, du genre Al-Qaïda a mis une bombe dans central park et seul will smith peut la désamorcer et il sauvera la planète. Non, c'est une conversation banale, entre deux personnes se connaissant depuis longtemps et ne s'étant pas vus depuis des années. Je le regardais normalement, toujours hésitante si je lui dis ou pas. « Ouh, et bien c'est déprimant à avouer mais pas grand chose... Je travaille dans un bar et je prends des cours à Yale de temps en temps, ah je fais un peu moins la fête aussi... Rien d'exceptionnelle ! » je lui souris également, rien d'exceptionnelle mais une petite vie tranquille. Une petite vie sympa avec quelques imprévues. Il avait l'air d'apprécier sa vie et d'avoir grandis comparé à la dernière fois. « Et toi ? Tu dois en avoir des choses à raconter par contre ! » ouais il s'en rappelait de ma grande ambition de devenir médecin mais si tu savais.

Je me levais pour être plus à l'aise seulement il fit de même comme si la conversation était sur le point de se finir. « J'aimerais bien que tu t'assois s'il te plait ! Il faut que je te dise un truc .. important ! » ouais j'avais décidé de le faire, pas pour moi mais pour Kally et plus tard n'avoir rien à me reprocher enfin qu'elle me déteste parce qu'un jour, elle saura que je ne lui ai pas dit. J'attendais qu'il s'assoit avant de continuer « Tu te rappelles qu'il y a quatre ans ? On a eu une brève aventure d'un soir ensemble et c'est vrai que c'était géniale ! Je marquais une pause, me raclant la gorge. Après je suis rentré à Miami, bien décidé à continuer dans mes études, seulement, un mois après que je sois rentré, j'ai découvert que j'étais enceinte.. de toi ! J'en suis sûr parce quand on m'a annoncé de combien, j'étais enceinte il n'y avait que toi... Je l'ai gardé ! Je l'ai gardé pas parce que je t'aimais mais parce qu'elle était en moi et que je pouvais pas avorter ! Bref, on a eu une fille, elle s'appelle Kayleigh, elle a quatre ans ! J'ai du abandonner mon rêve et le remettre a plus tard ! Je suis serveuse maintenant ! » tout était sorti, je crois que bientôt il va me faire en syncope. Je crois que si j'étais un mec, je serais tombé en syncope. « Je n'attends rien de toi, je le dis pour pas qu'un jour, elle te retrouve et elle me reproche de ne pas te l'avoir dit quand je t'ai vu ! Je sais qu'elle est de toi, elle est un parfait mélange de nous, je ne dis pas ça pour te piéger, si tu veux un test ADN, y'a aucun soucis. Mais en tous cas, saches que je ne t'oblige à rien ! Je ne veux pas que tu te sentes pris au piège, ça ne me dérange pas de continuer toute seule ! » tout était dit, je pouvais respirer, je ne suis pas sur qu'il ai entendu la deuxième partie, j'appréhende sa réaction, énormément.

C'était sympathique de la revoir. Je sentais selon moi que notre conversation allait se terminer rapidement, nous n'avions pas grand chose en commun en dehors d'une aventure d'un soir. Je me levais donc au même moment, et lorsqu'elle me demanda de me rasseoir, je plissais les yeux. C'était vraiment bizarre... Pourtant sans réfléchir je le fis. Je me retrouvais assis sur le béton froid des marches, dos appuyés contre la rembarre en métal. Je commençais à flipper autant l'avouer. Je ne savais pas ce qu'elle allait m'annoncer, mais c'était assez surprenant pour qu'elle ne prenne pas le risque de me laisser debout. Elle me parla de notre aventure d'une soir, je hochais la tête, bien entendu que je me souvenais de notre nuit ensemble.

_" Euh ouais ..."

Mon coeur commençait à s’accélérer. Non c'était pas bon, pas bon du tout. Je le voyais dans son regard. Je tentais de faire abstraction de mon trouble et également du sien. Elle commença à parler, je plissais les yeux tentant d'enregistrer chacune des informations. Mon visage changea du tout au tout... Ah non c'était pas possible. Je l'avais mise enceinte... Non je faisais toujours attention à ça, et puis... Je crois que cette fois c'est moi qui blanchissait à vu d'oeil. Mon regard s’agrandissait au fur et à mesure. J'avais une fille. Mon coeur loupa un battement. Je vivais un cauchemars. Les informations s'entrechoquaient dans mon esprit. Ma fille s'appelait Kayleigh et elle avait quatre ans. Elle avait bien fait de me faire asseoir. Ma bouche s'ouvrit, j'émis un léger son et elle se referma, rien n'était capable de sortir, si ce n'est ce son. Je tentais de reprendre mes esprits :

_" Tu ... Je !"

Heureusement, j'étais solide ! Sinon je serais tombé dans les pommes, j'aurais fais un arrêt cardiaque et je serais tombé raide mort. Je n'écoutais que d'une oreille la suite de la conversation. Je ne comprenais pas un seul mot. J'étais père. C'était juste incroyable. Et j'étais ce que je détestais ! Je l'avais inconsciemment abandonné, je ne comprenais plus rien. J'aurais mieux compris du chinois ... J'étais sous le choc.

_" J'ai une fille..."

Je me sens comme … libérée, non mais c'est vrai j'avais ce cas de conscience dans ma tête depuis tout a l'heure et je continuais de ne rien dire, seulement quand j'ai commencé à parler, je sais que je l'ai fait pour Kally et non pour moi. Si je ne l'aurais pas croisé, personnellement, ça ne m'aurait pas dérangé de continuer toute seule, mais s'il décide de partir et qu'on ne se revoit plus jamais, autant qu'il le sache. Je me sens mieux. Par contre, je l'ai fais devenir blanc comme un linge, heureusement qu'il était assis, parce que je pense que sinon, il se serait assis par terre pour encaisser le coup, je sais bien que ce genre de nouvelle vaut mieux les savoir assis parce que t'as moins de risque de tomber. Je me rasseyais à côté de lui. Je ne sais pas s'il allait partir, s'il allait me faire un malaise, je ne sais pas mais j'avais peur pour lui a vrai dire. Il commença par ne rien dire, en même temps, je me mets à sa place, on a mené une vie de célibataire sans enfant pendant très longtemps et une de tes anciennes conquêtes arrive et te dit que tu l'as foutu en cloque, c'est du délire, et pourtant c'est la vérité. « J'ai une fille... » arriva-t-il à dire mais visiblement encore sous le choc. Je m'en voulais légèrement de lui avoir dit, je n'aime pas voir les gens comme ça.

Je lui pris la main amicalement, il peut la repousser mais je fais ça pour lui. « Oui, mais je ne t'oblige pas à rentrer dans sa vie et la mienne indirectement si tu n'en a pas envie... Je m'en sors très bien toute seule, ne t'en fais pas ! Je suis vraiment désolé de te l'annoncer comme ça, mais si je l'ai fait, ce n'est pas pour nous Jeremiah, c'est pour elle, que tu saches qu'elle existe ! » je lui fis un léger sourire, cette situation nous mettait carrément mal à l'aise. En même temps vu l'annonce que je viens de lui faire, c'est plutôt normal. Je détournais le regard, attendant sa réaction, il aurait vraiment le droit de me crier dessus, indirectement et sans l'être, c'est lui tendre un piège, bien que c'est tout ce que je veux sauf ça. Je ne le force à rien, bien au contraire. « Dis quelque chose, n'importe quoi, t'as le droit de me hurler dessus si tu veux, je ne t'en voudrais pas ! Je ne pensais ne jamais te revoir, je t'aurais laissé tranquille, mais t'es là, devant moi, j'avais pas prévu ça ! Je ne me cherche pas des excuses mais je m'en veux, j'aurais peut-être pas dû te le dire ! » certaines personnes trainaient le pas, ces new-yorkais de vrais comères, je n'osais plus regarder Jeremiah, vraiment, je me sentais mal pour lui.

Je venais de me prendre une belle gifle... Et encore ! Une gifle m'aurait fait beaucoup moins mal. J'avais l'impression de vivre un cauchemars éveillé. Je passais mes mains dans mes cheveux, tentant de remettre mes idées en place. Mon monde venait de s'écrouler. C'était le vrai bordel dans mon esprit, j'étais à moitié assommé par cette nouvelle : J'avais une fille ! Et pas un petit bébé non une fillette de quatre ans ! J'étais blanc comme un mort et je dois dire que mon coeur battait à cent à l'heure, frôlant limite l'arrêt cardiaque. Si elle avait encore d'autre nouvelle comme ça, mieux valait il qu'elle attende. J'arrivais à marmonner que j'avais une fille, comme ci le dire était le meilleur moyen de l'accepter. J'étais censé faire quoi moi maintenant ? C'était vraiment trop compliqué pour moi. J'étais convaincu que les gens qui me connaissaient un minimum allaient me dire que c'était bien fait et que je jouais avec le feu depuis trop longtemps et qu'il fallait que je finisse par me brûler... Je ne m'étais pas brûler, là c'était carrément de l'immolation !

Elle me prit la main je ne réagis même pas, c'est pour dire mon était émotionnelle actuelle ! Winnie m'avouait qu'elle n'attendait rien de moi... C'était sympathique d'un sens, je veux dire elle me laissait le choix de refuser de rentrer dans la vie de cet enfant mais d'un autre côté j'aurais préféré qu'elle me dise exactement ce qu'elle voulait en venant me l'annoncer comme ça par hasard. C'était le monde à l'envers.

_" Attends... Deux secondes ... Laisses moi deux secondes !"

Je respirais calmement et reprenais mes esprits. Cette annonce allait changer ma vie ! Je ne pouvais pas faire comme ci de rien n'était ! Me dire que j'avais une fille quelque part à New York et basta ! Non, je ne voulais pas ressembler à ce genre de type, mais est ce que j'en avais pour autant le droit de rentrer dans leurs vies ? J'étais calme mais bouleversé intérieurement

_" Non, tu as bien fais de me le dire... Même si tu as jusque au moins 3 ans et demi de retard..."

Pourquoi ne m'avait elle rien dit avant ? J'aurais eu plus le temps de ... me mettre en condition et non pas d'être mis devant le fait accomplis. Je n'avais pas envie de lui hurler dessus, on ne fait pas un enfant seul, j'avais juste envie de mettre les choses au clair d'en savoir plus.

_" Dans cette histoire, on a tous les deux autant de responsabilités ! Un enfant ça ne se fait pas seul ..."

J'étais quand même assez logique pour un "mec" comme moi ... J'aurais pu me lever et m'en aller, mais non, ce n'était pas moi, ce n'était pas ce que je devais faire. J'allais avoir besoin de temps pour digérer l'information, beaucoup de temps. Je ne savais pas quoi faire, mais le mieux à faire était ce qui était mieux pour notre fille ... Notre fille, ca me faisait tellement bizarre.

_" C'est à toi de me dire ce que tu veux que je fasses... C'est ta fille avant la mienne... Tu la connais mieux que moi ! J'ai aucune idée de ce que je dois faire ... Je suis totalement paumé là !"

« Attends... Deux secondes ... Laisses moi deux secondes ! » je le laissais, je crois qu'après l'annonce que je viens de lui faire, c'est tout a fait normal, j'avais le regard qui fixait les gens qui passaient devant nous. Je me sentais mal de lui dire que maintenant mais en même temps, je ne me voyais pas lui dire avant de peur de sa réaction et surtout est-ce qu'il m'aurait reconnu avec la petite dans les bras, salut c'est ton ex conquête, tu m'as fait une gosse donc je suis là. Non, ce n'est pas du tout mon genre, je préfère me débrouiller seule. C'est délicat quand même d'annoncer une grossesse non désiré. « Non, tu as bien fais de me le dire... Même si tu as jusque au moins 3 ans et demi de retard... » il n'a pas tort, je baissais la tête doucement, que dire appart « je suis désolé ? » ou « je sais » je crois que pour l'instant, il n'y a rien a dire, mais je ne regrette rien, aucun choix que j'ai fait. Je suis fière, j'ai toujours gardé la tête haute et qu'il évacue son choc, je peux encaisser. J'aurais sans doute réagis pareil, je ne peux pas lui en vouloir.

« Dans cette histoire, on a tous les deux autant de responsabilités ! Un enfant ça ne se fait pas seul … » continua-t-il sans que moi, je ne dise un mot, pour l'instant, il n'avait pas tort dans ce qu'il disait. C'est vrai, je le regardais. « C'est vrai t'as raison un enfant ça ne se fait pas seul ! Mais honnêtement t'aurais apprécié que je débarque chez toi en disant : salut c'est moi Winnie la fille que t'as engrossé, tu veux assumer, l'exemple qu'on va donner à notre enfant, c'est un couple qui a fait un enfant sans s'aimer parce que même si t'aurais été là, j'aurais pas avorté. Je m'y prends tard, j'ai pensé des centaines de fois à t'appeler mais on ne sait pratiquement rien sur l'autre, je sais juste que tu t'appelles Jeremiah, je ne connais même pas ton nom de famille, tu veux que je te le dise comment ? Tu voulais que je me trimballe, notre fille sous le bras à la recherche de tous les Jeremiah de la ville ? Puis si t'aurais voulu que j'avorte et que j'étais pas d'accord ? » je continuais de le regarder, j'avais dis ça d'un ton plutôt normal. Je ne lui en voulais pas de réagir comme ça surtout qu'il n'a pas tort loin de là.

« C'est à toi de me dire ce que tu veux que je fasses... C'est ta fille avant la mienne... Tu la connais mieux que moi ! J'ai aucune idée de ce que je dois faire ... Je suis totalement paumé là ! » je joignais mes mains ensemble, enfaîtes je ne sais pas, je ne sais pas quoi dire. Je ne m'attendais pas à ça pour tout dire, je le regardais. « Je sais pas, c'est toi qui vois ! T'as envie de connaître ta fille, arrangeons-nous un rendez-vous, t'as pas envie pour le moment nos chemins se séparent ! Si tu veux, je te donne même mon numéro si un jour t'as envie de la voir ! Notre fille te réclame beaucoup mais honnêtement, je veux pas que tu t'impliques deux trois fois, si c'est pour plus qu'elle te voit après parce que pour toi c'est trop dur, là t'auras a faire à moi et je ne suis pas douce ! Maintenant c'est à toi de voir, je ne suis pas dans ta tête ! » j'avais répondu comme je le pensais. Je ne pouvais pas décider à ça place. S'il était là pour elle, ça ne pourrait être qu'un bonus, parce que ouais, un enfant a besoin d'un père, c'est très dur de grandir sans même sans une mère, mais quand on est pas prêt, vaut mieux ne pas s'occuper de l'enfant, au risque de le rendre malheureux.

Ok, j'avais une fille, c'était l'information principale et je l'avais depuis quatre ans sans le savoir... Mais maintenant je le savais et je ne savais que faire ! Je devais faire un choix, je devais accepter d'avoir un enfant ou nier totalement l'évidence et sortir à nouveau Winnie et Kayleigh de ma vie... Non c'était impossible, je n'étais pas ce genre d'homme ! Je ne la laisserais pas assumer seule ses choix. Je lui faisais tout de même remarqué qu'elle avait quasiment quatre ans de retard, j'aurais préféré le savoir alors que son vente était entrain de s'arrondir, les choses n'auraient pas été plus simple mais j'aurais eu plus de temps pour m'y faire, pour devenir père. Là je devais le devenir en quelques secondes, c'était trop me demander.

_" Honnêtement non ... Mais j'aurais pu faire quelque chose ! Je sais pas quoi, mais ... On a fait une connerie ! On a merdé ..."

Je ne remettais même pas une seule seconde en doute que ce que Winnie était en train de dire était la vérité. Elle ne pouvait pas mentir sur ses choses-là, c'était pour moi impensable. Je ne cherchais pas m'extraire de mes responsabilités, j'essayais juste de trouver comment les prendre. Je lui demandais donc son avis, je ne voulais pas non plus m'imposer dans sa vie, peut être était elle largement plus heureuse sans moi ! Je plongeais mon regard dans le sien. Le mien était totalement neutre et perdu, je tentais de cacher au maximum la détresse qui naissait en moi.

_" Je veux t'aider, faire quelque chose ! Mon père s'est barré avant que je naisses... Situation banale mais qui ne s'est pas franchement bien terminé ... Alors je pense que même s'il n'y a pas d'amour entre nous, on peut faire mieux... Beaucoup mieux !

Pourquoi est ce que je me mettais à lui raconter des morceaux de ma vie... J'étais malade ou quoi ? Oui dans un état second je l'avoues. Je devais encore reprendre mes esprits. J'allais encore sortir des conneries que j'allais regretter :

_" Tu es prête pour ça ? Je veux surtout pas m'interposer..."

Je voulais assumer mais je n'étais pas là pour lui voler s... notre fille. Je commençais au même moment à douter, je n'étais pas le père idéal, je buvais, je fumais, la drogue j'avais arrêté mais il m'arrivait encore de dealer un peu pour m'en sortir... Non j'aurais jamais dû être père. Pourtant je l'étais que je le veuille ou non ! Qu'est ce c'était censé me prouver ?

« Honnêtement non ... Mais j'aurais pu faire quelque chose ! Je sais pas quoi, mais ... On a fait une connerie ! On a merdé ... » je le regardais, en hochant légèrement la tête, sur le début, je me disais qu'on avait merdé. Je m'en voulais, limite j'avais envie de me taper la tête contre le mur. J'en ai parlé à mon père, il ne m'avait rien dit, il m'avait donné pleinement la décision sans m'influencer, je pense que son expérience en tant que médecin a du lui apporter de la sagesse. « Qu'est-ce que t'aurais voulu faire ? La petite serait toujours partie en vadrouille entre New-York et Miami !Oui, on a merdé mais tu m'as quand même donné un très beau cadeau, le plus beau ! J'étais pas prête pour ça moi non plus, quand j'ai entendu son cœur battre, j'ai pas pu ! » A la deuxième partie de ma phrase, mon regard brillait parce que je m'en rappellerais toujours, c'est dingue que ça m'a apaisé ce jour là.

« Je veux t'aider, faire quelque chose ! Mon père s'est barré avant que je naisses... Situation banale mais qui ne s'est pas franchement bien terminé ... Alors je pense que même s'il n'y a pas d'amour entre nous, on peut faire mieux... Beaucoup mieux ! » je le regardais, on se fixait droit dans les yeux, je sentais qu'il était sincère mais qu'il était carrément paumé, je crois que je le suis aussi. Je ne savais pas qu'il avait vécu une situation aussi tragique. « Je suis désolé pour toi... Oui, il n'y a pas de doute, on peut faire beaucoup mieux ! » lui répondis-je avec un petit sourire. Ca me fait bizarre quand même de me dire qu'il est devant moi. Là, vraiment et qu'on est entrain de parler de notre fille. Pendant quatre ans je l'ai eu toute seule et là, je vais peut être devoir la partager.

« Tu es prête pour ça ? Je veux surtout pas m'interposer... » bonne question, je ne sais pas du tout. Mais je pense au bonheur de Kally avant tout, je le regarde et répondit « T'interposer dans quoi ? Tu es son père, je ne sais pas si je suis prête mais je pense au bonheur de Kally, elle serait beaucoup plus heureuse si tu étais là. C'est sûr qu'au début ça va me faire bizarre mais je vais m'y faire ! » lui répondis-je en souriant, c'est vrai quoi. Je ne vais pas mentir. « Et toi t'es prêt à être père ? » c'est quand même le plus important dans l'histoire non ? Moi à la limite, ce n'est pas très grave, c'est lui qui importe.

Il fallait que je respires, sinon j'allais vivre au bleu et m'asphyxier. Des tas de questions se bousculaient dans ma tête. La principale n'était pas sur ce que j'allais faire mais est ce que j'allais bien le faire ? J'allais assumer ma fille, c'était une de mes convictions depuis longtemps. Mais était ce une bonne chose pour elle ? Les enfants devraient naître dans l'amour de leurs parents et non comme ça. Winnie semblait tellement heureuse avec notre fille, je le voyais dans son regard. Je souris intérieurement étant encore trop bouleversé pour montrer la moindre émotion. Je me surpris moi-même en m'entendant parler de mon passé... Je n'en avais jamais parlé à qui que ce soit, même ma cousine ne connaissait pas entièrement la vérité... Et là je lui en parlais alors qu'on ne se connaissait pas plus que ça, bien que notre lien soit à jamais des plus forts. Nos regards étaient plongés l'un dans l'autre. J'étais paumé et je ne doutais pas une demi seconde que ça ne se remarque. Elle était désolé pour moi, ma voix devint plus froide :

_" Il n'y a pas à l'être!"

C'était un sujet sensible. Je n'en parlais jamais. Je me contentais de hocher la tête en l'entendant me dire qu'on allait faire mieux beaucoup mieux. J'aurais tellement aimé en être aussi sûr. De nouvelles questions affluèrent. Je ne voulais pas m'interposer entre elle et sa fille... J'avais aussi déjà un peu peur, de ne pas réussir à prendre une place dans la vie de mon enfant et d'y faire des ravages... Je n'avais pas confiance en moi à ce niveau-là. Moi qui étais convaincu que jamais je n'aurais d'enfant.. c'était loupé ! La jeune femme tenta de me rassurer.

_" Ca va être bizarre pour nous trois.."

Elle me posa la question. Est ce que j'étais prêt à être père. C'était une sacré bonne question. J'avais envie de m'investir dans leur vie, oui. Mais je ne savais pas comment faire, je n'avais ni les moyens, ni ce je ne sais trop quoi. Je soupirais et levais machinalement la tête :

_" Non. Je ne suis pas prêt à être père, pas encore, pas si rapidement. Je me fais à cette idée doucement. Je ferais ce que je pourrais en tout cas...

Je doutais de mes capacités. Je n'étais même pas sûr d'être quelqu'un de bien, enfin je le devenais mais mes anciens travers n'étaient pas loin de m'exploser à nouveau à la figure. Je baissais maintenant la tête, le regard rivés sur le sol.

_" Mais je ne ferais pas qu'un passage dans sa vie... Je te le promets."

J'ai toujours surprotéger Kayleigh, je crois que c'est normal et je ne lui ai jamais parlé de Jeremiah en négatif, je lui ai juste dit que son père n'avait pas le choix de partir mais qu'il l'aimait fort et qu'un jour on le retrouverait. La dernière partir, je le pensais sans véritable conviction. Mais il était là devant mes yeux, je lui ai annoncé comme ça. Je me sentais mieux certes mais ce genre d'annonce bouleverse toute une vie, on aurait peut-être du juste s'échanger nos numéros. Et je lui aurait annoncé deux trois fois après qu'on se soit revu. Je me sens mal dans les deux cas, je lui annoncé vraiment comme si on se disait bonjour à l'instant. On va être une famille, enfin, on a pas le choix, depuis le début on est une famille. Ca me fait bizarre de dire que je suis une famille avec Jeremiah. On a un enfant. Sa voix devient froide, il n'a vraiment pas du avoir une enfance difficile.

Avoir un enfant dans ces conditions, sans amour, ce n'est pas vraiment ce que j'avais prévu. Pourtant c'est arrivé. Kayleigh est ma plus belle réussite. Je ne supporterais pas qu'on lui fasse du mal. Elle fait mon bonheur tous les jours et pourtant je ne voulais pas d'enfants, je rêvais juste d'être une grande chirurgienne pour les enfants. Tout a été bouleversé et je n'en suis pas moins plus heureuse. « Ca va être bizarre pour nous trois.. » vrai. Surtout pour Jeremiah et moi je pense. Kally va apprendre à le connaître et moi aussi quelque part même au travers de ma princesse. Je lui esquissais un petit sourire « Oui, mais après on va s'habituer ! Toi et moi.. on forme une famille sans le vouloir.. »

Je n'aurais jamais le regret d'avoir gardé Kayleigh, jamais. C'est dur de se préparer à être parents, même quand elle est née, oui je tenais mon enfant, mais j'avais peur de ne pas être à la hauteur. J'avais peur de ne pas lui donner ce qu'il faut mais je m'en suis toujours relativement bien sorti. J'ai toujours fait de mon mieux, j'ai toujours tout sacrifier avant elle et si c'était à refaire, je referais. « Non. Je ne suis pas prêt à être père, pas encore, pas si rapidement. Je me fais à cette idée doucement. Je ferais ce que je pourrais en tout cas... » je lui fis un petit sourire. Il avait pas trop confiance en lui. Normal, c'est tout nouveau pour lui. Je suis sûre qu'il va très bien s'en sortir, personnellement. Des fois s'il n'y arrive pas, je serais là. «  C'est déjà bien ! Je sais que tu vas très bien t'en sortir ! » je regardais ensuite autour de nous, ça n'intéressait plus personne. « Mais je ne ferais pas qu'un passage dans sa vie... Je te le promets. » je fermais les yeux quelques secondes avant de les ouvrir à nouveau. « Merci.. Et moi je te promets de t'aider et dans n'importe quel situation, je serais là ! » je crois que je lui dois bien ça non ?

Je n'étais plus uniquement responsable de moi-même, mais aussi de Winnie et de ma fille... Je ne savais pas si j'allais être à la hauteur ! Les sentiments familiaux ce n'était pas vraiment ma tasse de thé et j'en avais énormément souffert. Je ne voulais pas que ça leur arrive... C'était stupide comme idée mais je ne pouvais m'en empêcher. C'était difficile pour moi mais certainement autant pour Winnie qui allait devoir partager sa fille avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas réellement, et puis Kayleigh allait devoir apprendre à me connaitre alors que je n'ai jamais partagé sa vie. De gros bouleversements pour chacun d'entre nous en vu ! Je souris doucement :

_" J'espère parce que sinon ... On est mal !"

Doucement j'acceptais le coup que je venais de me prendre. Je manquais encore de confiance en moi, il faut dire que je n'avais pas côtoyé d'enfant depuis longtemps et que je ne savais pas du tout comment m'y prendre. Mais j'allais relever le défi et puis si je faisais quelque chose de mal je ne doutais pas une seule seconde que Winnie se fasse un malin plaisir de me remettre dans le droit chemin à coup de pied dans les fesses, si ca touchait sa fille. Je ne doutais pas de sa dangerosité !

_" On va tout faire pour !"

Je tournais la tête vers Winnie et hochais la tête. J'étais content qu'elle me propose de m'aider et de me guider... Elle semblait croire en moi ! Encore une pression supplémentaire ! Mais j'allais gérer, je n'avais pas le choix. Une question naissait ensuite dans mon esprit, comment est ce que nous allions faire ? Je me voyais mal débarquer : " bonjour moi c'est Jeremiah tu sais ton père ..." Non ce n'est pas tellement bien pour une enfant, il fallait que sa mère amène les choses en douceur. Kayleigh prendrait la décision de me voir quand elle sera prête :

_" Et maintenant on fait comment ? Ce serait peut être mieux que tu lui en parles pour commencer ... Prends ton temps... Enfin je vais pas t'apprendre comment faire ! Je suis pas doué pour faire dans la délicatesse ! "

Bien qu'avec le temps je m'arrangeais mais je n'étais pas très doué pour mentir, je n'aimais pas ça, c'est beaucoup plus drôle de dire la vérité et ce que l'on pense directement ! Jamais je n'aurais su à la place de la jeune femme comment amener le sujet délicatement et en douceur...

_" Tu pourras toujours m'appeler..."

Les mois adaptation allaient être difficile. Pour tout le monde, Kayleigh devait apprendre à connaître son père et Jeremiah connaître sa fille et son rôle de père. Moi, partager mon bébé, ça va pas être facile tous les jours mais on va s'en sortir. On a pas le choix, je veux rendre Kally heureuse et connaître ses origines, c'est un bon moyen, avoir un père présent. J'ai beau faire ce que je peux, jamais je ne remplacerais Jeremiah. Des deux parents tout le monde en a besoin, je suis aussi bien placé que Jeremiah pour le savoir, une présence féminine à manquer chez moi. Sa chaîne est toujours à mon cou, je ne l'enlève jamais depuis que j'ai six ans. Elle m'a manqué tous les jours A chaque fois et même quand j'ai eu Kayleigh.

Jeremiah ne semblait pas avoir confiance en lui, en même temps, si son père n'avait pas été présent quand il était petit, c'est compréhensible. J'ai eu la même crainte que lui, mais on fait de son mieux. On ne sait pas toujours si les choix qu'on prend sont justes. J'essayais de le rassurer mais c'est quand on a testé qu'on peut savoir. Si ça va être dure ? Oui souvent mais on sait à la fin qu'on y gagne car les moments sont uniques. C'est vrai, y'a pas mieux. « Et maintenant on fait comment ? Ce serait peut être mieux que tu lui en parles pour commencer ... Prends ton temps... Enfin je vais pas t'apprendre comment faire ! Je suis pas doué pour faire dans la délicatesse ! » c'est dure, ouais. Bonne question, ça va dépendre de moi. Quand je serais prête et que la petite serait prêt à l'entendre. Je lui fis un sourire. Je répondis franchement « Je lui en parlerais quand je serais prête et qu'elle sera prête à tout entendre ! On va y aller en douceur. Mais elle sera bientôt au courant, je te promets ! » on allait pas laisser trainer les choses, autant que ce soit dit clairement.

Vraiment, tout allait changé, je me m'y préparais pas trop pour l'instant. Ça allait être si radicale. « Tu pourras toujours m'appeler... » je le regardais, ouais, il faut vraiment que je le fasse pour notre fille. « Je t'appellerais mais je dois partir, je suis vraiment en retard ! Ravie.. de t'avoir revu ! » je lui fis la bise, on échangeait nos numéros. Je lui fis la bise et prit le chemin lequel je devais suivre à la base, j'étais bouleversé mais soulagé, les raisons, ma fille. Chacun reprenait sa vie pour l'instant et elle allait être changé radicalement bientôt mais il faut encore en profiter.

FIN DU TOPIC