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 Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]

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Alban J. Prescott


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MessageSujet: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyDim 1 Avr - 23:16

Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] 881683961072660

Voilà déjà quelques semaines qu'il était arrivé à New York, quelques semaines qu'il arpentait les rues de la city, essayant de s'habituer à un univers totalement différent d'où il avait vécu auparavant, tentant en vain d'appartenir à un nouveau décor dont il semblait étranger. La côte est ne ressemblait en rien à la côte ouest, même si il y avait toujours ces groupes distinguant l'élite, reine de la patrie, du pauvre petit paysan sans terre qui peine à vivre convenablement. Lui, il n'en avait que faire de la paysannerie, ni même de l'élite d'ailleurs. Il ne faisait pas encore parti à cette lutte acharnée des classes qui faisait rage dans la ville. Grâce à l'argent de papa-maman, il avait loué un loft dans l'Upper East Siders, le quartier dit branché. À voir dans quel état était son loft en quelques semaines seulement, il y avait de quoi s'inquiéter. Bordélique, et pas que sur les bords, le désordre était roi. La seule raison pour laquelle il avait débarqué comme ça à New York et qu'il s'était installé dans ce quartier précis, c'est parce qu'ELLE y vivait. Elle, October.

Quelques années auparavant, sa vie aurait pu s'appeller parfaite, tellement elle l'était. Il était amoureux d'October, elle était amoureuse de lui, ils filaient l'amour parfait, celui qu'on ne voit qu'à travers les films, les chansons et les bouquins. Elle était la première avec qui il entretenait une relation sérieuse, la seule avec qui il pensait construire sa vie, l'unique. La perle rare. Mais, son bonheur s'était écroulé comme un château de carte, un coup de vent et pouf, tout disparaît. Et tout cela, par sa faute. Oui, sa faute à lui, Alban Johan Prescott. Il était responsable de son propre malheur. Il ne pouvait s'en prendre car lui-même. Si seulement... Si seulement il n'avait jamais levé la main sur elle, si seulement il n'avait jamais douté, si seulement il n'avait jamais recommencé après le lui avoir assuré. Si seulement... Il savait bien qu'elle ne l'aurait jamais quitté, qu'elle ne serait jamais partie si... Avec des si, on transformait New York en pomme, et on la croquait immédiatement. Il n'avait pas croqué la pomme, il l'avait détruite.

Il ne s'en remettait pas. Depuis, il enchaînait les séances chez le psy, objectif ''apprendre à maîtriser sa violence'', tout un programme. Il prenait des médocs, les alliaient parfois à l'alcool et aux somnifères, comme si c'était la solution. S'assommer pour oublier, oublier qu'il était un connard, oublier qu'il était violent, oublier à quel point il se haissait. Puis, il se disait que c'était la dernière fois qu'il s'intoxiquait de cette manière. Il avait alors de nouvelles séances chez le psy, de nouveaux médocs, et il rechutait inévitablement. Il était entré dans un putain de cercle vicieux dont il n'arrivait pas à sortir. De plus en plus, il trouvait que ses séances chez le psy ne lui servaient plus à rien. De plus en plus, il pensait que la seule façon qui lui permettrait de sortir de cette torpeur, c'était de revoir October, voir le visage d'October, entendre la voix d'October, savoir si October allait bien, et surtout si elle avait tourné la page...

Et voilà, pourquoi il était arrivé à New York. Pour elle. Depuis son arrivée, il n'avait pas chômé. Il avait réussi à la retrouver dans l'immense ville, il savait où elle habitait, avec qui elle vivait, où elle travaillait, qui elle côtoyait... Il avait même parlé à quelques-uns de ses amis, comme ça, juste pour savoir. Et il en savait des choses. Il en savait tellement sur sa vie sans lui avoir parlé qu'il se sentait idiot. Voyeur aussi. Manipulateur. Un connard de première. Il fallait qu'il lui parle. Cette réalité s'imposa en lui. C'était une nécessité. Il ne pourrait jamais avancer sans lui avoir parler, sans qu'elle pardonne ses gestes incontrôlés. S'excuser du moins. Et c'est ce qu'il allait faire. Aujourd'hui était un jour à marqué dans le calendrier, le jour où il allait parler à October.

Alban se dirigea vers le bar où elle travaillait. C'était son plan. Il avait même prévu tout un discours à l'avance, il s'était entraîné des centaines de fois, cherchant les bons mots, les bonnes phrases pour exprimer toute sa pensée. Plus il s'approchait, plus il hésitait. Il avait peur. Il détestait ressentir ça. Il n'y avait qu'October qui lui faisait éprouver ce sentiment. Jamais, il ne doutait, et quand il s'agissait d'elle, il perdait tout ses moyens. Il resta planté devant la porte, il était arrivé. Encore quelques pas, et il ne pourrait pas retourner en arrière. Encore quelques pas et il la reverrait. Il savait bien que c'était l'heure de son service. Elle serait forcément là.

« Allez, c'est parti. » Il inspira un grand coup, ce n'était plus le moment de reculer.

Sa main se tendit vers la poignée et il ouvrit la porte. Il avança d'un pas, puis de deux, et s'installa à une table vide. Son regard défila à travers la salle et se posèrent sur elle. La voir lui coupa le souffle, elle était encore plus belle que dans ses souvenirs. Il n'arrivait même pas à la décrire, il ne savait même pas par où commencer. Tout en elle méritait une apologie. Son coeur s'accélérait alors qu'elle s'avançait machinalement pour prendre sa commande sans le voir. Elle semblait distraite, tellement habituée à servir les clients.

« Salut... » s'entendit-il dire d'une voix qui se voulait assurée en fixant ses beaux yeux verts. Aussi étrange que cela puisse être, elle ne trahissait aucune émotion. Autant il était perturbé de la voir, autant il n'en laissait rien paraître. Il n'osa rien ajouter de plus, lui laissant avaler le fait qu'il était à New York.
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October E. Daniels


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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyMer 4 Avr - 16:08

Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] 724057NEWTONHAYDON11

Arrivée de bonne heure au bar, juste après les quelques heures de cours que j'avais eu le matin, j'avais déposé mes affaires en salle de repos, alors que je détachais mes longs cheveux châtains ondulés, et enfilais le petit tablier de rigueur, celui que toutes les serveuses devant aller en salle devaient porter. Pourtant, une fois prête, j'arrivais plus tôt que prévu derrière le bar, saluant mon collègue avec bonne humeur.

Un large sourire sur le visage, comme quasiment toujours depuis que j'étais redevenu moi même, j'avais débarrassé les tasses et verres restés sur le comptoir, les lavant, alors que je discutais avec mon collègue, riant d'un rien. J'avais toujours été une jeune femme plutôt bout en train, souriante, dépensant une énergie incroyable pour faire rire mon entourage, et le rendre d'aussi bonne humeur que je l'étais la plupart du temps.

Une fois le service de Dianna fini, je l'avais reprise en salle, passant entre les tables, prenant les commandes des personnes qui s'arrêtaient pour un café ou une bière, par cette belle après midi. J'avais vite trouvé ma place dans ce bar, dans cette ville même, dans ma nouvelle vie, et je n'avais pas vraiment à me plaindre de ce que j'étais devenue: étudiante en psychologie, serveuse à mes heures perdues pour payer le loyer de la maison que je partageais avec Daemon, Lukas et Yoann, je m'étais fait de vrais amis, des amitiés solides, et j'avais même entamé une relation avec mon colocataire Daemon, nos confidences sur l'oreiller aidant. On pouvait dire que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ou presque.

Barry et ses amis, des habitués du bar et qui adoraient être servis par moi, qui entrait fréquemment dans leurs jeux et leurs taquineries, m'appelèrent à leur table dès qu'ils me virent, me charriant gentiment avant de me demander une nouvelle pinte de bière. Leur adressant un large sourire, je me détournais en leur assurant que je leur apportait leur commande, coinçant l'une des mèches de cheveux derrière mon oreille.

"-Prépare une pinte s'il te plait, je viens la chercher!" lançais je à mon collègue, avant de me diriger vers un nouveau venu installé à quelques tables de la. Un sourire avenant sur les lèvres, le sourire d'une serveuse allant demander sa commande à un client, j'avançais d'un pas assuré vers la table, mais mon regard fut brièvement attiré par une scène de l'autre côté de la porte d'entrée, le patron du bar étant en conversation très animée avec Dianna, qui semblait avoir les larmes aux yeux. Les sourcils froncés, je reportais finalement mon attention sur le client assied seul à la table qui était juste à quelques pas devant moi. Mes yeux verts glissèrent dans les yeux bleus de l'homme en question, et je mis un temps fou à analyser la situation, alors qu'un "salut" s'échappait des lèvres de celui ci.

Cette voix, j'aurais pu la distinguer entre milles, je la connaissais par cœur. J'en étais tombé amoureuse en même temps que de ces yeux intenses, cette force de caractère, et le réconfort qu'offrait ces bras musclés. Aussi étrange que cela puisse paraître, celui qui était face à moi n'était autre qu'Alban dans toute sa splendeur, et il me coûtait de l'admettre, toujours aussi beau. Et malgré ce qui s'était passé entre nous, malgré ce qu'il avait fait, ce que je n'avais pas manqué de faire non plus, le voir ici, dans le bar dans lequel je travaillais me plongeais dans une profonde léthargie, dont j'avais du mal à me sortir. J'avais beau me dire qu'il fallait que je me bouge, que je réagisse, que je fasse quelque chose, quoi que ce soit, je ne pouvais rien faire d'autre que de contempler ce bel homme qui m'avait fait tant de mal, mais que j'avais aimé comme jamais auparavant. Comme jamais depuis d'ailleurs.

La dernière fois que je l'avais vu, c'était quelques années plus tôt, quand j'avais claqué la porte de son appartement après lui avoir hurlé dessus, débitant tout ce que j'avais sur le cœur depuis trop longtemps, alors qu'il avait levé la main sur moi une énième fois, une habitude qui durait depuis trop longtemps déjà. Et depuis, j'avais pris soin de mettre le plus de distance possible entre nous deux, même s'il m'avait manqué bien plus que je n'aurais pu le soupçonner, j'avais tenté de me reconstruire, lentement au début, ayant du mal à mettre des mots sur ce qui c'était passé, à accepter que notre histoire parfaite ne le soit finalement pas tant que ça, puisque tout avait pris fin en un claquement de doigt, du jour au lendemain. Finalement, alors que je n'étais plus que l'ombre de moi même, j'avais réappris à sourire, à prendre soin de moi, à m'aimer à nouveau. Et j'avais exorcisé toute la colère, toute cette peine que j'avais ressenti durant les derniers mois de notre relation en me mettant à boxer, chaque jour, avec hargne au début, avec passion ensuite, et parce que ça me calmait dès que j'avais un coup de stress, ou que j'avais peur de quelque chose, sans arriver à mettre précisément de nom dessus. Et puis, ça m'avait permis aussi et surtout de redevenir moi même. J'avais appris les techniques d'auto défense aussi, sait on jamais, ne cessait de me rabâcher mon entraîneur. Ce qui fait qu'aujourd'hui, après quelques temps, et pas mal d'efforts, j'étais à nouveau souriante, confiante en moi, et je n'avais plus peur de grand chose. Enfin, il fallait bien avouer que je n'avais pas pensé revoir un jour Alban. Ou au moins pas avant de longues, très longues années, lorsque je me serais décidée à pardonner mes parents, trop aveugles pour se rendre compte de quoi que ce soit, et à rentrer à LA.

Cela faisait déjà quelques secondes qu'Alban avait pris la parole, et que j'avais été incapable de réagir, malgré la petite voix qui m'intimait de faire quelque chose, mais rien ne me venait à l'esprit. J'aurais pu faire demi tour, demander à mon collègue de prendre sa commande, ou même de le virer du bar, mais quelque chose, je ne savais pas encore quoi, me poussait à rester, la curiosité sans doute...ou autre chose. Je ne pouvais que le regarder, alors qu'il semblait si...décontracté, serein, que ça en devenait déstabilisant. Il ressemblait presque au garçon tendre et aimant pour qui j'avais craqué, et non plus au sale type violent et bagarreur que j'avais quitté. Peut-être avait il changé finalement. Peut être est il toujours le beau type a l'image irréprochable, mais au comportement brutal et agressif.Il n'y avait qu'un moyen de le savoir.

"-Alban...qu'est ce que tu fais là?" m'entendais je finalement dire, d'une voix un peu plus tendue que ce que j'aurais voulu, ne pouvant détacher mon regard du sien.
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Alban J. Prescott


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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyVen 6 Avr - 1:00

Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] 881683961072660
Silence, n. m. (lat. silentium) 1. Absence de bruit. 2. Fait de se taire. * Passer sous silence : ne pas parler de, omettre volontairement. [...] Ces formes de silence étaient reines pendant quelques secondes. Il ne pouvait dire combien de temps s'était écoulé depuis son minable et basique ''salut'', il ne portait jamais de montre lui indiquant l'heure. Quelques secondes, c'était certain, peut-être plus. Ce qui était sûr, c'est qu'il ne pouvait détourner le regard des yeux d'October. Le bar, les gens, tout avait disparu autour d'elle. C'était comme si le temps s'était arrêté pendant quelques secondes, le temps qu'ils s'habituent chacun à la présence de l'autre, à voir ressurgir des souvenirs que l'on croyait effacés ou du moins rangés dans un côté du cerveau sans penser qu'ils ressortiraient un jour. Quelques secondes volées...

Mais le temps ne s'arrêtait jamais bien longtemps, il reprenait sa course effrénée en rattrapant ce qu'il avait perdu. October dépassa sa surprise et rompit le silence, ramenant Alban à sa triste réalitée. Sa voix paraissait tendue. Une frontière s'établissait machinalement entre eux. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée que cela de venir ici à New York, la revoir. La replacer face à un passé qu'elle ne supportait peut-être pas et que lui avait du mal à supporter. Mais, il était trop tard pour regretter. Il ne pouvait pas partir maintenant. Son propre silence était pesant. Quel idiot, il fallait qu'il parle, peu importait ce qu'il avait à dire. Il fallait parler, éviter ce silence génant à tout prix.

Ce qu'il faisait là ? Bonne question. Le beau discours qu'il avait préparé et répété maintes et maintes fois devant la glace s'évaporaient au fur et à mesure qu'il y pensait. Cela lui semblait absurde de dire qu'il était là pour elle, pathétique et pourtant si vrai. Sans qu'il puisse retenir ses mots, il se lança dans une explication bancale qui sonnait faux dès les premiers sons :

« Je... J'ai l'intention d'étudier à l'université l'année prochaine, et donc je voulais voir les facs,... » Faux, complètement faux. Il s'enfonçait complètement dans un mensonge qui ne tromperait sûrement pas October. Sale hypocrite. « Puis je me suis dit que c'était une bonne occasion pour visiter New York, tu vois. Et là, par hasard, je t'ai vu dans le bar il y a quelques jours, donc je me suis dit que c'était... hum... une bonne idée de venir te saluer. » Ok, là, il s'était vraiment surpassé. Et sinon il en avait d'autres des comme ça ? « Je n'ai pas encore vu ton frère, il va bien ? » Apparemment oui.

Pfff. Il n'osait même plus la regarder. Pas fameux, il aurait pu faire mieux. Mieux, se taire. Qu'est ce qui lui avait prit de parler de Szkandär. Putain, qu'il était con. Et ces hésitations, sa voix assurée du départ ne l'était assurément plus. Même son attitude démontrait son hypocrisie. Inconsciemment, il avait saisi un papier qui se trouvait sur la table et le tordait entre ces mains. Il ne voulait même pas penser à la vision qu'October avait de lui à ce moment précis. Une bouffée de rage l'envahit, lui donnant envie d'envoyer valser violemment la table, la chaise et tout ce qui se trouvait sur son passage. Une envie même de frapper quelqu'un, de se défouler. Oublier.

Une envie qui disparut aussitôt quand il pensa à celle qui se trouvait face à lui. Il ne pouvait pas montrer ces mêmes faiblesses, qui les avaient fait souffrir des années auparavant. Alban releva la tête vers October, qui en silence, attendait qu'il s'explique ou du moins réfléchissait à ses propos. Elle ne croyait pas un mot à ce qu'il avait dit, cela se lisait sur son visage. Avant qu'elle ne lui réponde, il décida de lui dire la vérité. Quitte à s'enfoncer, autant que ce soit sincère

« En vérité, je suis là pour te revoir... » Voilà, c'était dit. Baclé mais exprimé. La suite aurait donné ''et pour m'excuser de mon comportement'' mais il n'était pas encore prêt à le lui dire. Enfin, il attendait d'abord sa réaction. C'était déstabilisant. Cela ne ressemblait en rien à ce qu'il avait imaginé. C'était cent fois pire. Pire, parce qu'il s'était ridiculisé. Pire parce qu'il n'avait pas été capable de lui dire dès le début qu'il était à New York pour elle. Pire parce qu'elle le regardait en silence sans rien dire.

« October... Dis quelque chose... » N'importe quoi. C'était la première fois qu'il osait dire son prénom à voix haute. C'était comme si on l'écorchait de l'intérieur. Il avait lu qu'en Angleterre, que sous les Tudors, on punissait les traitres par pendaison, écartèlement et eviscération. Rares étaient les fois où les coupables vivaient jusqu'au dernier supplice. Voilà, c'était exactement ce qu'il subissait allégoriquement sans toutefois mourir. Le supplice destiné au traitre, synonyme du lâche qu'il était.

Mille fois pire de ce qu'il avait imaginé. Multiplié par l'infiniment grand. Incalculable. Ingérable. Mais, c'était mille fois mieux de ce qu'il avait espéré aussi. Simplement parce qu'il la voyait de ses yeux, et plus à travers un souvenir. Simplement parce que c'était réel, qu'elle était là devant lui, et que personne ne pouvait changer cela.

Edit : Minuit pile, si c'est pas la classe !
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October E. Daniels


October E. Daniels

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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptySam 14 Avr - 19:37

La scène avait quelque chose d'irréel, c'était comme si mon esprit refusait la vérité. Il fallait dire que retrouver Alban ici, à New York, à des centaines de kilomètres du lieu où je l'avais quitté était vraiment étrange, et je n'arrivais tout simplement pas à y croire. Pourtant, il était le même qu'avant, le même beau visage, le même look, les mêmes mimiques que celles qui m'avaient fait craquer. Un sourcil haussé, j'attendais de savoir ce qu'il faisait là, mais la réponse commençait à tarder un peu, et la situation devenait légèrement...gênante, ou tendue.

Alban prit finalement la parole, alors qu'il annonçait enfin ce qu'il faisait là, débitant des paroles plus creuses, plus fausses les unes que les autres. Mon sourcil se haussa encore un peu plus, alors que ses paroles sonnaient comme un mauvais mensonge auquel il ne semblait pas croire lui même. Pourtant, il savait très bien que j'avais toujours su faire la différence entre la vérité et les mensonges qu'il pouvait raconter, je savais toujours quand il mentait ou non, ou quand quelque chose le tracassait. Du moins, je le savais avant. Pourtant, alors que les mots s'échappaient de sa bouche entrouverte, je n'avais aucun mal à me rendre compte que ce qu'il disait n'était rien d'autre que des histoires inventées en une poignée de secondes, et qu'il n'avait jamais eu l'intention d'aller à l'université de New York, et que ce qui l'avait amené dans le bar où je travaillait ne relevait certainement pas du hasard. La désinvolture avec laquelle il parla de Szkandar me surpris également, et je levais les yeux au ciel, sans faire de commentaire.

Mon regard s'arrêta pourtant une demi seconde sur les mains du beau jeune homme en train de maltraiter un morceau de papier, une attitude qui ne ressemblait en rien à l'Alban que j'avais toujours connu, et je savais très bien ce qu'aurait fait l'ancienne October, celle que j'étais quelques ans auparavant. J'aurais ôté le morceau de papier d'entre ses doigts, pris ses mains entre les miennes, aurait caressé ses joues, ses lèvres, l'aurait très certainement embrassé aussi. Aujourd'hui, je ne savais pas comment réagir face à ses mensonges, à son retour, ou à son attitude, si bien que je m'apprêtais à tourner les talons sans ajouter un seul mot.

Mais je me stoppais pourtant net dans mes mouvements lorsqu'il reprit finalement la parole, disant qu'il était en réalité venu pour me revoir, et cette fois, je sus d'un simple regard que c'était la vérité, qu'il était vraiment là pour moi, et personne d'autre. J'ouvris la bouche pour répondre, prête à dire que ça y était, il m'avait vue et qu'il pouvait désormais partir tranquillement, prête à lui montrer que je ne voulais pas lui parler, que je ne comptais pas ravoir le moindre contact avec lui, nos relations devant se borner à moi l'ignorant royalement. Mais j'étais incapable de lui balancer ça au visage, incapable de me montrer cruelle, pas comme ça, pas avec lui. Même après des années loin de lui, il arrivait toujours à me faire cette drôle de sensation juste au creux de l'estomac. Une nouvelle fois, un silence assez long s'étira entre nous, perturbé uniquement par les bruits des personnes autour de nous. J'ouvris la bouche, la refermant quasiment aussitôt, mes yeux toujours dans les siens.

« October... Dis quelque chose... »

October...je fermais les yeux brièvement, alors qu'inconsciemment, je prenais une longue et profonde bouffée d'air. October...je sentis de vifs frissons courir le long de mes bras, et des papillons au creux du ventre. Comme quand on était ensemble, et que je l'entendais murmurer mon prénom au creux de l'oreille. Il avait souvent cet effet là sur moi, lorsqu'il prononçait mon prénom, ce que je lui avais déjà dit deux ou trois fois. Ca faisait parti des nombreux effets qu'il pouvait avoir sur moi. J'avais toujours le cœur qui battait à cent à l'heure, mais je sentais qu'il était nécessaire que je prenne la parole, que je parle enfin.

"-Je...hum...je..." D'accord, on aurait pu faire mieux. Je passais nerveusement la main dans mes cheveux, d'un geste un peu brusque, cherchant comment prendre la parole, et quoi dire. Je ne me voyais cependant faire la conversation comme si de rien n'était, comme si il ne s'était jamais rien passé. J'inspirais donc une nouvelle fois, plus calmement, et réussit à aligner plus de deux mots cette fois:

"-Comment tu m'as trouvé? Et...depuis...tu es là depuis combien de temps?" dis je enfin, d'une voix qui paraissait calme et détendue, alors qu'intérieurement, je bouillonnais toujours.

HJ: j'avoue, ca gère! Wink
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Alban J. Prescott


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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyMer 9 Mai - 22:30

Alban était nerveux. Il lisait dans les yeux de la serveuse, elle voulait qu'il parte, qu'il s'en aille et surtout qu'il ne revienne jamais. Non, c'était encore plus profond, elle aurait souhaité qu'il ne soit jamais venu. Mais en même temps, il voyait qu'elle se posait des questions, des questions qu'elle n'arrivait pas à formuler à haute voix pour l'instant. Il aurait pu rire de la situation : une serveuse sans voix, pire qui bredouillait. Un simple haha et l'affaire était réglée. Mais la situation était trop gênante pour qu'un simple rire puisse alléger l'ambiance pesante. Il ne s'agissait pas d'une simple serveuse et il n'était pas lui-même un simple client. Elle était October, il était Alban. Pourquoi faire simple quand on pouvait faire compliqué ?!

Pas une seule seconde, il ne pouvait penser qu'elle pouvait être troublée par sa présence. Il avait arrêté de croire depuis un moment qu'il pouvait être important pour quelqu'un. Même pour lui-même. Il entendait encore les paroles de sa psy : « Une personne qui croit en elle-même peut accomplir bien des choses. » Foutaises. Il s'attendait plutôt à ce qu'elle lui reproche sa venue, et lui demande de repartir illico presto, aussi vite qu'il était arrivé, et de vivre sa vie – si on peut la qualifier ainsi – à Los Angeles, sans elle. C'est vrai, qui était-il pour se permettre d'arriver comme bon lui semblait dans la vie d'October, de chambouler son existence ?

Mais, en apparence du moins, la jeune femme s'exprima avec calme et désinvolture, bien que ses propos soient marquées de quelques hésitations. Elle voulait savoir comment il l'avait trouvé. C'était toujours mieux que le « casse-toi, pauvre con et ne reviens jamais » mais en même temps, comment lui expliquer qu'il l'avait espionnée ?! Il s'était pris pour un agent de la CIA, il avait pisté, torturé, tué des gens pour avoir les informations nécessaires à sa mission... Seulement dans ses rêves. Il avait seulement croisé les parents d'October lors d'une soirée mondaine dont il s'était senti obligé y assiter pour faire honneur à son nom. Pour faire bonne figure, il était allé saluer les Daniels qui lui avait apprit que leur fille était partie étudier dans la ville qui ne dort jamais. Depuis ce soir là, cette information capitale tournait dans sa tête sans répit, jusqu'à ce qu'il se retrouve assis en première classe dans un avion il y a quelques semaines de cela.

« Ce sont tes parents qui m'ont dit que tu étais ici, à New York... Après, il a juste fallu que je fasse la tournée des facs et que je finisse par te trouver. »

Pas la peine de préciser qu'il avait également dû parler à certaines de ces connaissances de fac pour qu'il lui apprenne certaines précisions sur ces horaires de cours. Pas la peine non plus de lui dire qu'il l'avait suivi jusqu'à chez elle pour voir où elle vivait, ni qu'il l'avait épié lorsqu'elle travaillait au bar. Encore moins lui avouer qu'il savait avec qui elle habitait, notamment son nouveau copain qu'il ne pouvait pas voir en photo. C'était flippant rien que d'y penser. Il connaissait presque toute la vie qu'elle menait ici, pour ne pas dire sa vie dans les moindres détails. Il pouvait même devenir l'acolyte de Gossip Girl tellement il avait été doué dans ses recherches. Mais, il y avait de grandes chances qu'elle devine tout cela. Elle devinait toujours tout, quand ça le concernait, de toute façon. Pourquoi vouloir le lui cacher...

« Je ne voulais pas t'espionner... » Et pourtant, c'est bien que ce j'ai fait, pensa-t-il. « Seulement trouver un moyen pour t'aborder. Comment aurais-je pu faire autrement ? En tout cas, chouette vie que tu as, ici. » dit-il ironiquement comme si il voulait tester les limites de sa patience.

Il fuyait le regard d'October, il ne voulait pas lire dans ses yeux son exaspération et attendait de voir sa réaction. Soit elle passait au-dessus de sa débilité maladive et passait outre sa réflexion de gamin, ou bien elle explosait de rage et lui disait tout le mal qu'elle pensait de lui. À l'idée de cette seconde hypothèse, une seule phrase se répétait en boucle dans son cerveau, comme un disque rayé, « Lève-toi et pars. Lève-toi et pars. Lève-toi et pars avant qu'elle ne te le demande. ». Mais il devait y avoir un problème de connexion entre son cerveau et ses muscles car il ne bougea pas d'un centimètre. Il préféra regarder toutes les personnes présentes dans le bar plutôt qu'October. Ses yeux naviguèrent du barman, en train de préparer une pinte de bière pour un nouveau client ; des mecs qui discutaient entre eux autour d'une table, de tous ces gens présents, hommes et femmes, jeunes et vieux, comme si il était un spectateur devant la pièce la plus intéressante qui lui avait été donné de voir. Alors que cela l'ennuyait à mourir.
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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyDim 20 Mai - 22:14

Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] 724057NEWTONHAYDON11

Mes doigts s'étaient reserrés nerveusement autour de mon carnet de commande, et mes jointures commençaient à être douloureuses. Mais mon cerveau ne semblait pas vraiment s'en rendre compte. A vrai dire, à part le jeune homme qui était face à moi, mon cerveau ne semblait se rendre compte de rien d'autre. Le bar n'existait plus, pas plus que les clients aux rires graves et hystériques au fond de la salle, rien d'autre qu'Alban et le regard qu'il posait sur moi.

Lorsqu'il prit la parole pour me dire que c'étaient mes parents qui lui avaient dit où je me trouvais, je sentis un brusque élan de colère me traverser. Déjà lorsque j'étais à Los Angeles avec eux, mes parents n'avaient pas été capables de prendre soin de leur fille, de voir qu'elle allait mal, ou qu'elle choisissait la fuite pour échapper à une situation qu'elle ne pouvait plus contrôler. Et une fois que je m'étais exilée loin de cette famille indifférente, elle trouvait encore les moyens de se mêler d'une vie qui ne la regardait plus. A vrai dire, je ne m'étais jamais imaginé retourner à LA, ma ville natale, retourner vivre dans cette maison où j'avais grandi. Je crois qu'en tournant la page "Alban", j'avais aussi tourné la page concernant ma famille. Il fallait dire que papa et maman Daniels n'étaient pas au courant, pas plus que Szkandar, de la raison de la fin de mon histoire avec Alban, mais qu'aucun d'eux n'avaient semblait préoccupé de me voir changer. J'aurais peut être du leur préciser de ne pas ébruiter mon départ à New York. Une nouvelle fois, je haussais les sourcils en l'entendant dire qu'il avait fait la tournée de toutes les facs de la ville pour me retrouver. Il s'était donné du mal pour me retrouver apparemment, alors qu'à l'époque je m'étais donné un mal fou à le fuir. La vie était étrangement faite parfois.

J'écoutais d'une oreille attentive la suite de ses paroles, alors qu'une étrange sensation cédait peu à peu place à la colère que je ressentais avant. Alban m'avait espionnée, ca ne faisait aucun doute, et sa présence dans le bar où je travaillais était une preuve suffisante à le savoir. Je ne doutais pas qu'il avait été dans ma faculté également, mais je me posais la question de comment il avait fait le rapprochement avec le bar...et de ce qu'il savait d'autre. J'hésitais encore entre trouver ca presque attendrissant, prouvant ainsi qu'Alban n'avait pas tout à fait tourné la page concernant notre histoire, ou alors...complètement flippant. Je l'imaginais soudainement plus proche de moi ces dernières semaines que ce que j'avais cru, je pouvais presque sentir sa présence, au coin d'une rue quand je rentrais de cours, ou que je retournais à l'appartement, surveillant mes faits et gestes, mes fréquentations, je sentais même son regard posé sur moi lorsque j'étais avec mes amies, ou que je sortais avec Daemon. Daemon...il devait être au courant pour nous deux alors. Je l'imaginais même discuter avec mes amies, minauder avec elles pour obtenir les précieux renseignements qui le mènerait à moi. Je me sentais d'un coup plus fragile que jamais, plus vulnérable à l'idée de savoir qu'il avait été le témoin silencieux de ma vie ces derniers temps.

Sa dernière remarque me fit l'effet d'une douche froide, et serrant la machoire, je m'entendis lui répondre durement d'un ton sec:

"-Effectivement, ma vie est plutôt chouette! Il faut dire qu'ici personne n'a pour hobbies de décompresser en me levant la main dessus!"

Okay, self-control: 0 - caractère à la con: 1. Moi qui détestais faire du mal gratuitement, ou rappeler aux gens leurs erreurs passées, venais de me laisser emporter. Je m'étais rapprochée de sa table sous le coup de la colère, sans même m'en rendre compte, et la proximité nouvelle dans laquelle nous nous retrouvions désormais me fit un drôle d'effet, si bien que je m'employais à reculer une nouvelle fois. Je gardais le silence une poignée de secondes, avant de laisser la curiosité que je ressentais parler à ma place:

"-Qu'est ce que tes investigations t'ont appris sur mon compte? Qu'est ce que tu sais d'autre?"

J'avais envie de lui demander clairement si il savait où j'habitais, si il savait où j'aimais me promener, où j'aimais aller pour me détendre, et avec qui. Je voulais savoir si je risquais de croiser par pur hasard évidemment, celui que j'avais aimé mais qui m'avait détruit dans tous ces endroits qui rimaient désormais pour moi avec nouvelle vie, calme et bien être. J'avais tout à coup l'impression on ne peut plus désagréable d'avoir perdu toute liberté de mouvement, et d'avoir été la victime d'un voyeur ayant poussé son art bien haut.
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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyMer 23 Mai - 0:03

Alban savait très bien qu'il marchait sur un fil tendu au dessus du vide. Il était l'initiateur de cette situation. À tout moment, l'équilibre pouvait être rompu. Un mot, mal placé, mal compris, un geste brusque, il ne fallait pas grand chose pour qu'il bascule, qu'il cède à ses pulsions violentes et maladives, ou bien qu'il s'en aille pour éviter une action qu'il regretterait immédiatement. Pour l'instant, il contrôlait, se cachant derrière son attitude ironique, mais autant l'avouer, il était un piètre funambule.

« Effectivement, ma vie est plutôt chouette ! Il faut dire qu'ici personne n'a pour hobbies de décompresser en me levant la main dessus ! »

Outch. Dur à encaisser celle-là. Il oscillait entre la tristesse et la colère. Ok, il l'avait peut-être mérité, mais l'entendre de la bouche même d'October lui laissait un goût amer. Elle n'avait jamais été aussi blessante envers lui. Ce n'était pas dans son caractère. Même lorsqu'elle était partie, ses mots n'avaient pas été aussi dur. Alors pourquoi était-ce différent maintenant ? Peut-être parce que leur histoire était belle et bien terminée ? Cette constatation le frappa de plein fouet. C'était ça, la vérité que l'on se prenait en pleine gueule, celle qu'on ne voulait pas admettre et qui s'infiltrait peu à peu pour devenir une évidence. C'était fini, il fallait bien qu'il s'en rende compte un jour ou l'autre, alors autant que ce soit maintenant.

Un coup de massue, l'épée de Damoclès, n'importe quoi ferait l'affaire. Il fallait l'achever sur place à moins qu'elle ne le fasse avec ses mots tranchants, pleine de rancoeur. Il n'avait pas le courage de riposter, à quoi bon. Il n'avait jamais été doué avec les mots, voilà pourquoi il usait de la force. Et l'imparfait était de mise. Alban passa nerveusement sa main dans ses cheveux, cherchant quoi dire, quoi faire. La distance qui s'était installée entre eux était visible même si ils n'avaient jamais été aussi proche depuis Los Angeles. October augmenta cette distance en reculant, serrant dans ses mains son petit carnet de commande, comme si c'était la seule chose à laquelle elle pouvait se retenir.

« Qu'est ce que tes investigations t'ont appris sur mon compte ? Qu'est ce que tu sais d'autre ? »

Tout, je sais tout sur toi. Il essayait de se calmer, surtout de ne pas s'énerver en vain. Alban frappa violemment la table de son poing, ce qui fut loin de passer inaperçu. Les clients le regardèrent d'un oeil curieux cherchant à savoir ce qu'il se passait entre les deux jeunes gens. Certains commençaient même à jaser, à l'instar des poules dans un poulailler, sur la situation. Il était vrai que cela faisait un moment que la serveuse était à sa table, sans même prendre sa commande, oscillant entre la colère et la curiosité. Encore un peu, et le barman arriverait pour savoir ce qu'il se passait et intervenir si la situation l'imposait.

« Tu veux vraiment le savoir ? », répondit-il comme si il voulait la provoquer, sans même prendre en compte les clients qui les regardaient. Au point où il en était autant tout lui dire. « Je sais où tu habites, avec qui tu vis, qui tu fréquentes, où tu étudies, où tu bosses, ton cercle d'amis, avec qui tu couches... » Bon, il aurait pu s'abstenir de cette dernière information. « Mais tu l'as déjà deviné, non ? »

Question purement rhétorique. Bien sûr qu'elle l'avait deviné. Rien qu'à voir son visage, elle se sentait épiée, trahie. Elle l'avait fui, pensant mettre un terme à leur histoire et lui, il arrivait encore à faire de sa vie un véritable enfer. Elle était innocente, insouciante dans cette vie à New York et il avait gaché cela. Il repassa dans sa tête toute les fois où il l'avait espionné, les images défilaient vitesse grand v. Les fois où elle sortait de cours avec ses amis, souriante et pleine d'entrain, comme si le monde lui appartenait. Les fois où elle quittait sa maison pour se rendre à son boulot, encore et encore. La fois où il l'avait vu embrasser ce mec. Daemon qu'il s'appelait... C'est cette dernière image qui reste gravé dans sa tête, détruisant davantage ses résolutions de contrôle de soi.

« Et maintenant ? Tu veux savoir autre chose, ou tu veux que je me casse ? »

Si elle le lui demandait, il partirait. À contre coeur, peut-être, mais il partirait. Du moins, il quitterait le bar, mais pas encore la ville. Après tout, si elle avait réussi à refaire sa vie ici, alors pourquoi pas lui. Puis, il y avait Szkandär, qu'il n'avait pas encore revu. Plus rien ne le retenait à Los Angeles, tout ceux qui comptait pour lui était ici. Et, il ne voulait pas se l'avouer, mais même si leur histoire était terminé, il n'était pas encore prêt pour être rayé de la vie d'October.
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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyMer 23 Mai - 23:15

Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] 724057NEWTONHAYDON11

J’étais en colère. Non, j’étais pire que ca, je bouillonnais. J’étais le dindon de la farce, je pensais que c’était nos grandes retrouvailles, un nouveau chapitre dans l’histoire tordue et rocambolesque d’Alban et October, mais je m’étais bien trompée. Depuis tout ce temps, il était là, à me regarder en douce depuis le trottoir d’en face, à m’observer, à juger la vie que je menais sans lui. Je me sentais trahie, vulnérable, violée. Et autant dire que je détestais ça.

Quelques bruits de voix commençaient déjà à s’élever autour de nous, et quelques têtes semblaient même suivre avidement notre conversation. Pour ma part, je ne le quittais pas des yeux, et je dus avouer malgré moi que je ne fus même pas étonnée lorsqu’il tapa du poing sur sa table. Au moins, même après tout ce temps, Alban restait toujours Alban, avec tout ce qui faisait le charme de son caractère. J’entendis quelques voix outrées répondre à son geste, quelques murmures inquiets aussi, mais je ne me donnais même pas la peine de sursauter, ou de reculer. J’étais passée par pire que ça pour avoir peur d’une démonstration de force de la sorte. Et j’étais prête à parier qu’il n’oserait jamais me frapper en public. Et quand bien même il tenterait de le faire, je n’étais plus la gentille October prête à se laisser taper dessus par amour, non. J’étais aujourd’hui devenue une battante, et si l’envie lui venait encore de me frapper, je ne me laisserais plus faire comme je l’avais fait quelques années plus tôt, aujourd’hui je riposterais, et userais de mes poings s’il le fallait. Si je devais au moins une chose à Alban c’était que grâce à lui j’avais développé la force de caractère que je possédais désormais, et décidée à ne plus jamais me laisser battre, j’avais même pris des cours d’autodéfense, que j’avais déjà eu l’occasion de tester sur deux ou trois clients un peu trop alcoolisés.

Le ton provocateur de son ton ne m’échappa pas, et pendant quelques instants, j’eus l’impression d’avoir retrouvé l’Alban arrogant qu’il était avant que nous nous mettions ensemble. Je ne bougeais pas d’un pouce, et me contentais de plonger mes yeux dans les siens, signe de défi évident, mais que j’étais aujourd’hui capable d’assumer pleinement. Et quand il termina sa phrase, je dus me rendre à l’évidence. Il savait tout, absolument tout de la nouvelle femme que j’étais devenue sans lui. Et chaque nouvelle parole qu’il disait ne faisait qu’augmenter encore la colère que je ressentais. J’avais envie de lui crier de se taire, d’arrêter, lui dire que j’avais compris qu’il n’avait rien de mieux à faire que de me pister quoi que je fasse. Mais l’entendre dire qu’il savait que je sortais avec Daemon fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase…ou en l’occurrence le détail qui me fit sortir de mes gongs. Bien sûr que j’avais deviné qu’il savait tout, mais j’avais besoin, pour une raison encore inconnue, de l’entendre de sa bouche, d’en avoir la confirmation. Mon sang ne fit qu’un tour, et j’eus soudainement très chaud, le sang battant furieusement à mes tempes :

« -Ce que je veux savoir, c’est ce que tu fais ici ! Tu crois quoi, que…que tu peux débarquer comme ça, dans ma vie, sur mon lit de travail, comme si de rien était, et faire quoi…la conversation comme au bon vieux temps ? Tu pense que je vais faire comme si de rien était, te tomber dans les bras, ou je sais pas quoi d’autre ? Qu’est ce que tu veux à la fin Alban ? Qu’est ce que tu veux ?» lançais-je en criant.

Pire que ça, j’hurlais littéralement à présent, et j’avais perdu le peu de contrôle qu’il me restait encore, insensible aux gens autour de nous, ne me rendant même plus compte que j’étais sur mon lieu de travail, et que je risquais de m’attirer des ennuis considérables. Je me tenais désormais en appui sur mes deux mains posées à plat sur la table à laquelle Alban était assis, mon visage considérablement rapproché du sien, si proche que je pouvais sentir son souffle chaud venir effleurer mes joues. Et je n’avais pas peur. Je ne ressentais rien d’autre qu’une colère froide, et un besoin d’avoir des explications, de comprendre ce qui se passait, de trouver des réponses aux mils et une questions qui se pressaient dans ma tête.
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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyJeu 24 Mai - 20:20

Peut-être qu'il avait été trop loin en évoquant son nouveau copain. Penser en ces termes l'irrita au plus haut point. Mieux valait dire son amitié amélioré que d'évoquer une relation aussi... formel. Pourquoi réussissait-elle à envisager un futur sans lui alors que lui-même s'en sentait incapable. Pathétique. Au moins, elle semblait réagir à sa présence. Elle aurait tout bien pu être complètement indifférente, mais non, elle semblait prête à exploser de rage. Ses joues étaient rosies par l'énervement, ses yeux perçants lançaient des foudres, même ses gestes étaient remplis de colère. Cela voulait dire que malgré tout ce qu'elle pouvait dire ou penser, elle n'avait pas complètement tourner la page. Elle ne l'aimait plus, peut-être, mais elle n'avait pas réussi à oublier toutes ces années. Comment aurait-elle pu ? On ne peut pas renier son passé, ou du moins, pas longtemps, car un jour, il revenait en pleine face, grignotant toute la forteresse de mensonge que l'on construisait pour l'oublier. Alban se rattachait à cette idée, stupide certes, mais tellement réconfortante.

Soudain, n'arrivant plus à se contenir, elle explosa de rage et péta carrément un plomb. Alban fut surpris de sa réaction si bien qu'il recula la tête un instant, interrogatif. Jamais il ne l'avait vu perdre autant contrôle d'elle même. Elle ne criait pas, non, elle hurlait à s'en arracher les cordes vocales. Une furie. On entendait plus qu'elle dans le bar ; autour les clients regardaient le spectacle avec ahurissement et curiosité. Qu'avait-il fait, ce jeune homme, pour l'énerver à ce point ? Que se passait-il entre eux ? Partout, ce n'était que questionnement et interrogation. Le collègue d'October s'approcha, timidement, de la table avant de s'arrêter à mi-chemin. À priori, il hésitait sur la mesure à suivre. Cela aurait presque pu être comique si ce n'est qu'October semblait sincèrement être affectée.

Alban ne l'écoutait plus qu'à demi-mot, préférant se concentrer sur son visage. Bien que ses traits étaient tirés, ses joues rosies, il la trouvait infiniment belle. Il y avait quelque chose qui ressortait d'elle, une sorte d'aura dont il était définitivement attiré. Gardant ses grands yeux verts en dernier, il y plongea sans regret. Ils étaient durs, froids, et si expressif, si bien qu'il n'entendait que des bribes de sa tirade, comprenant dans l'essentiel où elle voulait en venir. Quand elle eut fini, il évita volontairement de répondre à son questionnement, pas pour l'énerver davantage, non, mais pour tenter de la calmer. Il ne voulait pas que le serveur les interrompe, car il semblait de nouveau vouloir intervenir. Pauvre type.

« Calme toi. On dirait une hystérique là. Tout le monde nous regarde. On pourrait pas parler dans un endroit plus... privé ? »

À son regard, Alban comprit immédiatement que ce n'était pas envisageable. Elle se fichait des gens aux alentours, elle s'en moquait d'avoir des problèmes à son boulôt, et de risquer de se faire virer. Une véritable hystérique. Tout ce qu'elle voulait, c'était qu'il réponde à ses question, ici, maintenant et sans tromperie. Elle était plongée en avant, les yeux plantés dans ceux d'Alban, les deux mains serrées sur la table, quitte à en briser ses phalanges, le défiant de l'affronter. Sans réfléchir, il lui prit la main avant de la lâcher subitement, troublé par son audace. Avant qu'elle ne réagisse, il préféra prendre la parole, pour éviter une réaction désagréable de sa part.

« Ça ne t'es jamais arrivé de te réveiller un matin et de te dire que ta vie est merdique, qu'elle ne ressemblait en rien à ce que tu avais imaginé ? Tu n'as jamais pensé un jour à vouloir la changer ? Il s'arrêta un instant, prenant sa tête entre ses mains, pour réfléchir avant de lever à nouveau les yeux vers elle et de continuer « Ne le nies pas... Toi et moi savons que c'est arrivé, au moins une fois. Pour ce que j'en sais, je m'en souviens comme si c'était hier... »

C'est sûr qu'il n'était pas prêt d'oublier son départ... épique. Elle avait prit ses valises et était parti sans un mot, ni même un regard, balayant ainsi plusieurs années de vie commune. Il ne pouvait pas oublier non plus comment il s'était senti par la suite. Complètement dévasté. Certes, pour un seul des coups qui lui avait donné, il méritait amplement cette punition. Mais il n'était qu'un homme, avec toutes les faiblesses qu'imposait ce statut. Cela ne pardonnait en rien son attitude, mais pouvait peut-être jouer en sa faveur.

« Alors pourquoi n'aurais-je pas le droit, moi aussi, d'avoir une nouvelle chance ? »

Il savait qu'elle penserait immédiatement au fait qu'il voulait la reconquérir. Et il n'était pas contre cette idée, au contraire. Mais il ce qu'il voulait surtout, c'était obtenir son pardon, car sans celui-ci, il n'était pas envisageable qu'il puisse avoir une vie meilleure.
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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyLun 28 Mai - 3:01

Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] 724057NEWTONHAYDON11

Ma gorge me brûlais tellement j'avais hurlé, et mes poings étaient serrés, et me faisaient un mal de chien, mais je m'en moquais royalement à l'heure qu'il était. Alban s'était reculé en m'entendant crier de la sorte, ce qui me surpris également, parce que je ne pensais pas que le jeune homme puisse être impressionné par quelqu'un. Son regard était vissé sur mon visage, et semblait en détailler chaque trait, avec une attention particulière, comme s'il apprenait à le redécouvrir après ne plus l'avoir vu pendant de longues années.

« Calme toi. On dirait une hystérique là. Tout le monde nous regarde. On pourrait pas parler dans un endroit plus... privé ? »

Mes yeux s'écarquillèrent subitement quand il proposa cela. Nan mais et puis quoi encore? Il ne voulait pas non plus que je lui paye un verre et qu'on passe la soirée ensemble à ressasser nos anciens souvenirs? Il du lire dans mes yeux la réponse, puisqu'il n'insista pas. Mais la désinvolture avec laquelle il posa la question ne servit qu'à m'énerver encore plus, tout comme le fait qu'il ne réponde pas à mes questions. J'étais prête à exploser une nouvelle fois, à me remettre à crier, mais c'était sans compter sur la réaction d'Alban, qui me laissait pour le moins...surprise. On ne peut plus surprise. Il me prit la main, mais la relâcha aussitôt, apparemment étonné par son propre geste. Ce qu'il fit après, je n'en étais plus très sûre, mes yeux s'étant posés sur ma main, main qui était parcourue de minuscules picotements, comme si ma peau réagissait au contact de celle d'Alban, dont elle semblait avoir été privée pendant trop longtemps à son gout. Malgré ce que j'avais pu penser en le voyant, ressentir un nouveau contact physique avec Alban me semblait bien moins désagréable que ce que j'aurais pu penser. Et contre toute attente, ce geste qui aurait pu paraître si anodin quelques années plus tôt, avait fait disparaître d'un coup toute la rage et la colère que je ressentais. Je me sentais calme à nouveau, comme si nous n'étions simplement qu'en train de parler de la pluie ou du beau temps.

Les yeux rivés sur ma main, je mis quelques secondes à me rendre compte qu'Alban avait repris la parole, et quelques secondes supplémentaires pour en comprendre le sens. J'ouvris une première fois la bouche, mais aucun son n'en sortit. Je devais avoir l'air bien bête comme ça, passant de la colère furieuse au calme plat, de celle qui en avait trop à dire à celle qui n'arrivait plus à prononcer le moindre mot. Pour le côté "ta présence ici me laisse complètement de marbre", on repassera. Rien n'indiquait plus qu'à défaut d'avoir encore une emprise sur moi, sa présence ne m'indifférait pas.

Mes yeux glissèrent finalement jusqu'à la bouche du jeune homme, alors que je comprenais avec une lenteur désespérante ce qu'il disait, tandis que ses mots s'imprégnaient difficilement en moi. Si je disais ne jamais avoir douté de la vie que je menais aujourd'hui, j'aurais été la pire des menteuses. Je m'étais demandé un milliard de fois comment aurait été notre vie si Alban n'avait pas changé, si je n'étais pas partie. Je pouvais voir, sentir la vie que l'on mènerait aujourd'hui, et j'étais persuadée que tout aurait été parfait. A vrai dire, je pouvais visualiser notre petit appartement, modeste mais douillet. J'imaginais les diners en tête à tête, les soirées qu'Alban et Szkandar auraient passé autour d'une bière devant notre télé, je parvenais sans aucun problème à nous imaginer, Alban et moi, nous réveillant chaque matin l'un contre l'autre. Autant d'images qui parvenaient à s'imposer avec force à mon esprit, et dont je ne doutais pas une seule seconde. Des images qui auraient pu faire parti de notre quotidien, si seulement je n'avais pas fui, si seulement la vie ne s'en était pas mêlé. On aurait pu refaire le monde avec des si.

Ce fut finalement Joe, mon collègue qui me sortit de ma torpeur en me touchant le bras d'un air gêné, avant même que je n'ai trouvé quoi répondre au jeune homme face à moi. Je me tournais vers le serveur, tentant d'arborer un air détendu et un sourire convainquant, puis lui disais d'une voix légèrement éraillée que tout allait bien. Je lui demandais finalement de s'occuper de mes clients, lui disant que je prendrais les siens pour échanger ensuite. Mes yeux ne le quittèrent pas lorsque son regard fit la navette entre Alban et moi, plusieurs fois, et je forçais un peu plus sur mon sourire pour lui faire comprendre qu'il pouvait partir. Je le regardais finalement tourner le dos et regagner le comptoir d'un pas gauche, avant de me tourner à mon tour vers Alban. Je ne voulais pas mentir, à quoi bon, il l'aurait su d'un simple coup d’œil, mais je pensais savoir ce que je voulais, du moins je le croyais. C'est donc avec une voix plus égale, plus douce également que je pris la parole, choisissant bien mes mots:

"-Le problème avec le passé...c'est qu'il est passé, et on peut pas revenir en arrière pour en changer le cours, même pour réparer les erreurs qu'on a faites, même si on le regrette amèrement, et qu'on voudrait tout effacer."

Je ne disais pas que je voulais effacer ce que j'avais vécu avec lui, parce que je n'aurais échangé pour rien au monde nos mois de bonheur volé, pas même contre une romance parfaite avec Georges Clooney, ou je ne sais quoi d'autre. Je ne pouvais pas tirer un trait sur ce qu'il c'était passé, ne pouvait et ne voulait pas.

"-Et oui, tu as raison. Ma vie ne ressemble en rien à ce que j'avais imaginé, mais elle est chouette quand même, et elle me plait. Et je ne la changerait pas pour tout l'or du monde. Et je n'avais honnêtement...jamais pensé que tu en referais partie un jour."

Je me gardais pourtant bien de préciser que, quelque part, je m'étais leurrée sur ça aussi.

"-Alors peut être que tu mérites une seconde chance, oui...peut être pas, qui suis je pour toi à présent pour te juger comme ça? Mais tout ce que je sais Al', c'est que les secondes chances ça se mérite, tu dois prouver que tu as changé, que tu vaut le coup qu'on t'accorde cette autre opportunité, tu dois faire des efforts énormes, et pas te contenter de paroles en l'air."

Mes yeux verts ne lâchaient pas les siens, bleus et profonds, doux et forts, surpris et déterminés. J'aurais pu m'arrêter là, reprendre mon carnet, et repartir derrière le comptoir. Mais je repris une dernière fois la parole, la voix un peu plus dure, malgré moi.

"-Voila ce que je te dirais...si j'avais dans l'idée de t'accorder une seconde chance." conclus je finalement, avant de me redresser, et de déplier les doigts, sans le quitter du regard.
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MessageSujet: Re: Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October]   Non, tu ne rêves pas. C'est bien moi dans ton bar... [October] EmptyLun 28 Mai - 23:07

Concentré sur ses propos, Alban ne se rendit pas compte d'abord de la réaction d'October, du fait qu'elle ne l'écoutait plus qu'à demi-mot, face à son geste précédent pour le moins surprenant. Leurs peaux s'étaient touchée, effleurées d'un geste soudain et inattendu, comme une brise légère que l'on ressent à peine mais qui hérisse les poils et donne la chair de poule. Le jeune homme passa outre, préférant éviter de s'attarder sur la sensation qu'il avait ressentit en prenant la main de la seule qui avait autant compté pour lui. Ne surtout pas penser à cela, déjà son cœur s'était accéléré, et sa voix n'allait pas tarder à l'être également. Il se devait de garder une certaine distance, si il voulait finir sa phrase, celle d'avoir la possibilité d'une nouvelle chance. Il était arrivé à un tournant de sa vie. Soit, il se prenait le mur, retournant à Los Angeles, dans son rôle de pauvre mec qui avait gâché sa vie, et allait finir par crever pour le bien commun. Ou bien, il restait ici à New York, cherchant à réparer ses erreurs, apprenant à vivre avec, à vivre tout court. Déjà, son choix était fait. Mais tout reposait sur October. Malgré lui, il en avait fait un des piliers de sa vie, pour ne pas dire le seul. Et même si rien ne serait jamais plus comme avant, il avait besoin d'elle.

C'est en relevant la tête, après avoir fini sa tirade, qu'il s'aperçut du trouble de la serveuse. Instantanément, un sentiment de fierté et d'arrogance envahit ses veines. Il était ravi qu'elle soit troublée. Bêtement ravi. Il s'agissait là d'une preuve supplémentaire : elle n'était pas complètement indifférente, au contraire. Alban était certain qu'elle ressassait leurs souvenirs communs dans sa tête, peut-être même qu'elle imaginait ce que leur vie aurait été si cela avait pu être différent. Un léger sourire naquit au creux de ses lèvres, lorsque October ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Après la furie, voilà la muette, il y avait de quoi se moquer. Alban la couvait d'un regard attachant, elle était tellement... October. Le mot qui qualifierait le mieux sa personne, c'était son prénom lui-même. Il avait envie de la prendre dans ses bras, sentir ses cheveux, son parfum au creux de ses narines, la serrer comme si tout ce qui s'était passé n'était qu'un cauchemar, qu'ils se réveillaient enfin, à l'instar des contes de fées. Mais il en était incapable.

Son regard redevint froid lorsqu'il vit que le collège de la jeune femme se tenait près d'elle, lui touchant le bras, essayant de capter son attention. Un geste banal qui l'énervait au plus haut point alors que lui ne pouvait pas être aussi proche qu'il l'aurait lui-même voulu. Alban le trouvait vraiment antipathique. Déjà, il interrompait leur discussion alors qu'October n'avait pas encore répondu ; ensuite, il arrivait comme une fleur, près d'elle, comme si il cherchait à lui montrer qu'il était plus proche d'elle que lui ; et enfin, il avait la stupidité de croire qu'il était capable de le faire sortir du bar si sa collègue le lui demandait. Alban détestait déjà ce type. Certes, ce n'était certainement pas la stricte vérité. À vrai dire, Joe, ou peu importe son nom, cherchait juste à comprendre ce qu'il se passait, prêt à aider sa collège, mais c'est ainsi qu'Alban le ressentait, comme une sorte d'adversaire qui n'allait pas tarder à s'en prendre une si il ne partait pas illico derrière son bar. C'est vrai quoi. Qu'est ce qu'il l'avait à le regarder comme ça, à faire la navette entre eux. Cela l'irritait. Comme si le serveur pouvait faire face à un type comme lui. Rien qu'à sa carrure, facile d'imaginer le gagnant d'un potentiel combat. Un poing dans la gueule et c'était réglé. Adieu Joe. Le jeune homme aurait voulu lui dire de les laisser tranquille, mais préféra s'abstenir. Ce n'était sans doute pas la meilleure chose à faire.

Il laissa October contrôler la situation, dans son rôle de mauvaise actrice, qui surjouait la scène comme une jeune première, d'un air qui se voulait détendu et convainquant, alors que cela ne convainquait personne dans la salle et certainement pas le Joe en question. Au moins, une chose était certaine, October ne deviendrait jamais une étoile montante du cinéma. Malgré tout, il partit enfin, les laissant à nouveau seul. Alban ne put se retenir de souffler. Il venait de se rendre compte qu'il avait les poings serrés, les ongles plantés dans ses mains, tremblant légèrement, signe de son énervement. Il desserra les poings lentement, en espérant que cela était passé inaperçu aux yeux d'October. Ce n'était pas vraiment le meilleur moyen de montrer qu'il contrôlait complètement ses excès de violence. Mais elle ne semblait pas y avoir tenu compte, ou du moins passait outre, car elle prit la parole, d'une voix qui n'avait jamais été aussi paisible depuis leurs échanges précédents.

Alban ne savait pas si il était prêt à entendre tout ce qu'elle allait lui dire, mais il ne pouvait pas retourner en arrière, et elle le lui fit bien comprendre dès ses premiers mots. Il en venait même à se dire qu'il préférait lorsqu'elle s'énervait contre lui, plutôt que maintenant, avec sa voix douce qui s'avérait tranchante comme une épée acérée, lui indiquant que sa vie était sans doute mieux sans lui, et que jamais elle ne la changerait. À quoi bon se battre avec elle ? À quoi bon rester à l'écouter ? Il ne voulait pas en entendre davantage, mais en même temps, a contrario, cela lui confirmait qu'il était temps de changer. Elle n'avait jamais pensé qu'il referait parti de sa vie un jour, mais voilà elle s'était trompée. Il était là, il ne partirait pas, que cela lui plaise ou non.

« Alors peut-être que tu mérites une seconde chance, oui... Peut-être pas, qui suis je pour toi à présent pour te juger comme ça ? » Il voulait lui dire qu'elle était tout pour lui. Qu'il n'y avait qu'elle qui pouvait le juger, qu'elle qui pouvait le changer, lui donner une seconde chance. Qui d'autre à part elle ? C'était absurde. « Mais tout ce que je sais Al', c'est que les secondes chances ça se mérite. Tu dois prouver que tu as changé, que tu vaux le coup qu'on t'accorde cette autre opportunité. Tu dois faire des efforts énormes, et pas te contenter de paroles en l'air. »

De paroles en l'air ? Elle était sérieuse là ? Il n'avait jamais été aussi sérieux depuis qu'il lui avait dit pour la première fois qu'il était amoureux d'elle. Des efforts énormes, il était prêt à les fournir. Il allait faire en sorte de mériter une seconde chance, lui prouver qu'il était capable de réintégrer sa vie, du moins en faire parti un minimum. Alban se taisait toujours, alors qu'elle reprenait de nouveau la parole, détruisant ses espoirs fragiles.

« Voilà ce que je te dirais... si j'avais dans l'idée de t'accorder une seconde chance. »

Pourquoi lui avoir dit tout cela, lui laisser quelques espoirs d'une possible reconquête, pour finir son exposé de cette manière ? Était-elle aussi cruelle et impassible ? Était-ce une façon pour elle de se préserver, ou bien de se venger ? Tout était possible. Alban posa ses mains sur ses tempes et ferma les yeux, un instant, cherchant quoi dire exactement. October le regardait toujours, et cela l'empêchait d'avoir les idées bien claires.

« Bien... », commença-t-il avant de s'arrêter, incapable de savoir quoi dire par la suite. Il était temps pour lui de partir, la situation était bloquée pour le moment et cela ne servirait à rien de continuer à parlementer. « Je vais y aller. Tu devrais peut-être retourner travailler... J'ai assez foutu le bordel dans ton bar pour la journée, je pense », ajouta-il en se voulant drôle et détaché bien que ce ne soit pas le cas. « Mais... j'ai décidé de rester ici, à New York, pour le moment, alors... on aura sûrement l'occasion de se revoir... J'espère... »

Voilà, c'était suffisant. Pas la peine d'en rajouter. Elle savait qu'il ne comptait pas repartir, qu'il ne voulait plus fuir son passé et qu'il lui laissait l'opportunité de lui accorder d'appartenir de nouveau dans sa vie, sans l'en obliger ou la contraindre. Puis, Alban se leva, posa un billet sur la table bien qu'il n'ait rien commandé, et d'un hochement de tête, il salua October, ne sachant pas quoi ajouter. Ce n'était certainement pas la dernière fois qu'ils se verraient car il était bien décidé à rester présent dans sa vie, de quelque manière que ce soit.

[Dernier post pour moi ! J'espère que ça te convient. I love you]
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