Comme chaque matin, je me lève, j'ai envie de dire normal. Je ne prends même pas le temps de regarder l'heure, la journée va passer atrocement lente comme toujours depuis que j'ai tout découvert. Ma sœur n'habite plus avec moi, elle habite avec son petit ami Paul. Alors ma maison est bien vide. Je passe mes journées sans rien faire, faisant un brin de ménage. Je veux vraiment me sentir vivante comme j'étais avec Erza. Je suis tellement dévasté encore que j'ai l'impression d'être toujours anesthésié. Je me suis vraiment laissé aller, je me suis mise à me droguer, je ne voulais pas aller dans un centre de désintoxication, alors j'ai préféré arrêter de moi-même, bien que j'en tremble de temps en temps. Mon cerveau et mon cœur sont détruits. Je ne le fais pas pour moi, d'arrêter cette addiction, je le fais pour ma nièce qui est née, dans mon appartement. Je m'en rappelais de ce matin là.. tellement mouvementé. J'ai décidé de pardonner à ma sœur mais ça ne fait pas pour autant moins mal. Je ne sais pas si je lui pourrais lui pardonner à lui, bien qu'il me manque. Il me manque chaque jour. Je m'en veux d'être encore accroché à lui, je m'en veux de l'aimer encore, je m'en veux de son emprise encore sur moi. Je sais que je dois réussir à l'oublier mais son image me hante.

Je sais qu'un jour j'arriverais à me remettre mais quand je fais le parcours de ma vie, rien n'a jamais vraiment marché, mon mariage, mes études, ma carrière. Je n'ai rien à quoi me raccrocher sur cette Terre. Ma famille est bien gentille mais ce n'est pas avec eux que je ferais ma vie. Il faut être réaliste. Dans mes journées les plus noirs, oui je songe à tout laisser. Partir loin, où même partir définitivement. Les gens te diront que c'est complètement imbécile, mais ils ne savent pas que la douleur est tellement intense, tellement présente. C'est dur de s'être autant impliqué dans une relation, et qu'au fond, les gens que tu connaissaient le mieux pour certains t'ont mentis. C'est vraiment dure de survivre sachant que derrière toi, t'as personne. Non je ne prendrais pas un chien, ça fait déjà petite vieille avant l'heure et je n'ai pas envie. J'essaie d'avoir le sourire, seul dieu sait mais c'est dure.

J'allais casser un peu mon train train quotidien, pourquoi pas. J'allais me promener, prendre un peu l'air. Je pris les premières fringues qui passaient. Je m'habillais pas pour plaire. Une robe d'été, avec des ballerines de la même couleur. Je partis ensuite relativement vite mais prenant tout ce que j'avais besoin. En sortant, sortir l'air frais sur mon visage me faisait légrement du bien, je n'étais pas maquillé, rien. De toute façon, j'allais plaire à qui ? Au mur d'en face où à l'étudiant qui s'arrête sur ma poitrine ? Non merci, je continue ma route, j'arrive à Central Park. Je marche doucement, personne ne m'attend. Je me sens mal, je suis une petite fourmi. Je me pose alors dans l'herbe près d'une air de jeux pour enfants. Je voulais des enfants. C'était mon rêve, mais je ne suis même pas stable et psychologiquement, c'est pas ça.