LOVE IS MY FAVORITE DISASTER

Aujourd'hui, le Tribeca Star Hotel était l'endroit où il fallait être ! Le mariage de Lily et d'Alek avait fait énormément parlé de lui dans les alentours. La cérémonie avait pour seule réelle imperfection la liste parfois surprenantes des invités, sans compter ceux qui tentaient de sauter sur cette occasion pour se faire remarquer... Mais la journée n'était pas terminé ! L'ensemble des invités s'étaient dirigés vers la réception, qui promettait d'être largement à la hauteur. Lily et moi avions deux conceptions bien distincte de la façon dont nous voulions nous marier, mais dans les deux cas nos mariages vaudront forcément le détours.

J'attrapais un verre tout en discutant avec Serena. Elle tentait d'échapper à Nate, qui ne la quittait pourtant pas du regard... de façon discrète bien entendu, mais je le remarquais sans trop de problème ! Par contre ma meilleure amie, elle avait les yeux ailleurs. Je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard interrogateur en buvant d'un trait mon verre. Mon regard se posa au même moment sur la personne qui se trouvait à quelques mètres de nous derrière S' : Chuck. Je le détestais, je me détestais de ressentir encore tellement de chose pour lui. L'amour que je lui portais était la meilleure façon de me détruire, de nous détruire. Voilà pourquoi je l'étoufais avec rage depuis des semaines. J'avais eu de nombreuses aventures, dont une de plusieurs mois, mais ce n'était jamais pareil ! Je changeais de coin, discutant avec un autre groupe de connaissances. Lorsqu'on fait partit de l'élite on a l'avantage que tous le monde nous connaissent et d'avoir une liste de connaissances terriblement longues. Je n'étais pas venues accompagnés aujourd'hui, je ne devais donc que compter sur moi-même.

Les minutes défilèrent et je décidais de sortir quelques instants. J'avais besoin de prendre l'air, avant que l'alcool me tourne. Respirer était plus que nécessaire. Je quittais donc la réception pour la cour avant de l'hôtel. L'endroit était quasiment désert en dehors de quelques fumeurs banni par la réglementation. Je bougeais mes cheveux, tentant d'en deccrocher mon collier qui s'était coincé dedans. Ce fut laborieux et quelques cheveux décédèrent pendant la bataille.

Le retour à de la mairie se fit calmement. Durant le voyage, Chuck eu l’occasion de discuter un peu avec une de ses amies de l’Elite, Lullaby, qu’il appréciait par sa fraîcheur et sa vision des riches tellement atypiques. Lorsqu’ils étaient arrivés dans l’enceinte du Tribecca Hotel, que Chuck avait concédé à Alek et Lily en ce jour si particulier, le jeune homme fut surpris par la décoration tellement étrange de cette salle. Alors qu’il s’était attendu à quelque chose de flamboyant, de clinquant, limite bling bling, collant à leurs images respectives de fêtards, de roi et reine de la nuit, la décoration avait plutôt quelque chose de chaleureux, de convivial. Peut-être que les mariés avaient joués cette carte de la famille à cause de justement leurs familles présentes en ce jour. Chuck ne doutait pas un instant que les oncles et tantes d’Aleksandre n’étaient pas vraiment au courant des agissements de leur neveu et du nombre de filles qui étaient passés dans son lit. Cela fit naître un sourire sur ses lèvres. Que penseraient ses grands-parents de ses agissements ? Tout en imaginant ce que ses propres grands-parents auraient pu penser si ils étaient encore de ce monde, Chuck se dirigea vers le buffet en compagnie de Lullaby. Tous deux rencontrèrent des amis communs et commencèrent à avoir chacun des discussions différentes.

Alors qu’un fils de bourge qu’il connaissait depuis l’enfance l’informait des dernières nouvelles venant de la bourse, Chuck ne put que remarquer Blair, dans sa magnifique robe à quelques pas de lui, derrière Serena. Malgré ses quelques tentatives pour se concentrer sur sa conversation, les yeux de Chuck revenaient toujours vers son ex. Celle qui n’avait pas pu oublier. Celle pour qu’il aurait tout fait. Celle pour qui il avait essayé d’être meilleur, d’être quelqu’un de fréquentable, loin des magouilles. Celle qui l’avait détruit. Lorsque Blair partit pour une raison inconnue vers l’extérieur, Chuck s’excusa auprès de son camarade, prétextant une envie de fumer alors qu’il ne touchait pu à cela depuis son accident qui l’avait mené à Paris. Blair se dirigea vers la cour extérieure, Chuck derrière elle. Pourquoi il faisait ça ? Il n’en savait strictement rien. Si elle se retournait à cet instant, il n’aurait rien à dire, rien à prétexter. Mais Blair continua à avancer pour finalement s’arrêter quand elle était dehors. De là où il était, Chuck pouvait voir clairement que la jeune femme galérait avec son collier. Le King s’avança puis finalement s’arrêta, juste à côté d’elle, sa bouche à la hauteur de son oreille pour que Blair puisse clairement entendre ce qu’il avait à dire. « Besoin d’aide, ma chérie ? » Les derniers mots furent en français, de quoi perturber encore plus l’étudiante. Celle-ci se retourna rapidement dès qu’elle entendit les premiers mots et fusillait désormais Chuck. Dieu qu’elle était belle…

Je trouvais le moyen de m’éclipser quelques instants de la réception de Lily et Alek. J'avais besoin de prendre l'air quelques instants. J'étais habituée des évènements mondain, mais je dois dire que cette fois... J'étais beaucoup moins enchantés. La plupart des invités n'étaient pour moi que des connaissances, certains sans cervelles... Bref, j'empruntais le long couloir puis le hall pour me diriger vers la cour, seule moyen de prendre un peu l'air, loin du remue-ménage du mariage. Je pensais quelques instants à un peu de vacance... Quelques jours tout au plus pour me changer les idées. Je suis convaincue que j'arriverais sans problème à convaincre S' de venir avec moi ! Nous en avions bien besoin toute les deux. Je lui envoyais d'ailleurs en message... M'informant également de l'évolution des choses. Je n'avais pas remarqué Chuck qui me suivais, je n'avais pas fais attention au bruit de pas dans mon dos... Peut être était ce simplement mon fort intérieur qui tentait de me protéger!

Je tentais tant bien que mal de défaire mon collier qui s'était prit dans mes cheveux quelques minutes plus tôt. Action plutôt difficile puisque plus je tirais dans mes cheveux, moins c'était agréable. Je réussis à me libérer lorsque je sentis une présence dans mon dos. Intérieurement je savais parfaitement qu'il s'agissait de lui.. Mais j’espérais encore quelques secondes. Mes espoirs s'envolèrent lorsqu'il prit la parole. Ma chérie... Ses mots me troublèrent, d'autant qu'ils étaient prononcés en français et en même temps me procurait une franche envie de .. Nombreuses choses très contradictoires. Je me retournais immédiatement, tentant de rester le plus naturelle possible :

_" En aucun cas."

Comment les choses étaient elles arrivés jusque là entre nous ? Nous avions été si proche, pour le pire cela va de soit... A partir du moment où les choses étaient devenus sérieuses entre nous, le monde avait commencé à s'effriter, jusqu'à s'écrouler. Peut être était ce le destin !

_" Que fais tu ici ? Dehors je sous-entends ... "

Je n'avais pas envie de la réponse bateau habituelle. Je savais parfaitement qu'il était là pour le mariage, d'ailleurs je me demandais ce qu'ils leurs avaient pris de l'inviter. Cela m'aurait évité ce moment. J'avais l'impression que nous n'avions plus rien en commun. Nos chemins s'étaient séparés tellement de fois que je finissais par me convaincre que c'était le destin. Pourtant j'avais tellement désiré être à ses côtés, mais il fallait se rendre à l'évidence, Chuck était incapable d'être sérieux, et de "n'aimer qu'une femme".

Le mariage, le mariage. Chuck n'y croyait absolument pas. A quoi bon croire que deux êtres peuvent être fidèles l'une à l'autre ? Tout le monde un jour ou l'autre est lassé par son compagnon. Triste réalité et pourtant bel et bien réelle. Chuck n'était venu au mariage que pour deux raisons. Une était valable, l'autre, il aurait jamais voulu l'avoir tout simplement. La première était qu'il faisait parti de l'Elite. C'était donc de son devoir de participer à un tel événement, même si il n'y croyait pas. Un mariage avec une relation en amont qui n'a duré que six mois ? Jamais tout cela ne marchera. C'était clair et net depuis le début et seuls les mariés n'avaient pas l'air au courant en fait. Donc, étant King il se devait d'être là. Et la seconde raison était Blair... Ce doux ange... Qu'est-ce qu'il pensait là ? Elle, un ange. Jamais de la vie. La Queen, surveillant son territoire depuis de longues années, depuis Constance Billard, a toujours été féroce. Toujours sur ses gardes, en train de préparer des plans machiavéliques contre ceux qui osent, de moins en moins nombreux avec le temps, se mettre sur son chemin. Elle n'était pas un ange. Ou alors un ange noir, des ténèbres. Un ange à la beauté fulgurante. Bon dieu, la sangria était en train de monter à la tête du jeune qui commençait à délirer tout simplement. Pourquoi l'avait-il suivi à travers les couloirs, laissant ce pauvre bourgeois aimant la bourse tout seul ?

Qu'est-ce qu'il espérait au fond ? Une rédemption ? Pour quoi au juste ? Parce qu'il ne l'avait pas prévenu qu'il était vivant, qu'il était à Paris, en compagnie de Eva ? Chuck ne savait pas ce qu'il pouvait espérer en parlant avec son ex. Peut-être une discussion qui ne parte pas tout de suite en cacahuète comme cela avait pu se passer précédemment. C'est tout. Chuck s'approcha à pas de chat près de sa souris, sa bien-aimée, celle qui n'avait jamais pu oublier et ce malgré toutes les autres femmes qui étaient passées dans son lit et lui murmura quelques mots, mélangeant leur langue natale et la langue de l'amour. Ma chérie. Oui, Blair comprendra ses mots. Il lui avait murmuré à quelques reprises lorsqu'ils étaient encore ensemble. Un mot, tellement de souvenirs. Blair ne se laissa pas intimider par ce flot de souvenirs et ce retourna immédiatement. Qu'elle était belle dans cette robe. Pourquoi fallait-il qu'ils soient en guerre l'un contre l'autre ? Pourquoi tant de souffrance ? La jeune femme refusa son offre et un sourire naquit sur les lèvres du King. La partie allait être loin d'être aisée.

" Que fais tu ici ? Dehors je sous-entends ... " Les questions commençaient. Et déjà Chuck avait l'impression d'être dans une impasse. Que pouvait-il lui répondre qui soit... politiquement correct ? Il ne pouvait pas lui dire directement qu'il voulait la voir, essayer de la séduire. Non, impossible. "J'avais envie de prendre l'air, surtout que j'viens de passer dix minutes avec un jeune homme qui ne fait que de parler d'économie. Barbant, crois moi." Chuck se tourna de façon à être en face de la rue. Il inspira une ou deux bouffées d'air puis se retourna vers la jeune Waldorf. "Tu croyais que je te suivais ?" Une manière de savoir si Blair l'attendait, si il n'avait pas eu tort de venir. Mais que croyait-il ? Que la belle brune allait lui souhaiter dans les bras en lui disant qu'elle l'aimait, qu'il lui avait manquait ? Haha. Jamais cela n'allait arriver. Du moins, pas tout de suite...

Ce mariage avait pour moi également un léger gout de frustration et d'envie... Mes histoires amoureuses ne menaient jamais à rien et étaient toujours dévastatrices ! A croire que je n'étais pas capable de m'attacher à quelqu'un de correcte, quelqu'un de gentil et qui m'aime sans condition, sans en vouloir plus. En réalité j'avais un seul réel problème : Chuck. Je pouvais hurler au monde entier que ce n'était qu'un imbécile, j'étais toujours amoureuse de lui, du moins une partie de moi l'aimait toujours. Et je ne pourrais rien envisager sainement sans l'avoir oublié, mais comment faire alors que tout le monde semblait nous pousser l'un vers l'autre. Je le détestais autant qu'il m'était indispensable. Je secouais légèrement la tête, si je voulais moi aussi un jour avoir mon mariage de princesse il allait falloir que je me décide à tourner la page ou même à l'arracher quitte à détruire une partie de mon coeur.

J'étais dehors lorsqu'il s'approcha de moi. Je ne l'entendis que très tardivement. Trop pour fuir. Mais en avais-je envie ? Je savais que non, mais c'était tellement douloureux pour moi ! Je lui avais fais confiance de nombreuses fois et il avait toujours réussi à me détruire ou à m’entraîner dans les abîmes à ses côtés. Je n'étais pas unique à ses yeux, je n'étais qu'une idiote de plus qui était passé dans son lit. Je savais au fond de moi qu'à certains moments il ne m'avait pas mentit sur ses sentiments, mais je devais en faire le deuil une bonne fois pour toute. J'allais me prouver que j'étais forte et qu'il n'avait plus aucune emprise sur moi. Je ne vais pas hurler, mais me conduire en personne civilisé. Du moins tenter. Mais qui dis être civilisé ne dis pas être sympathique et souriante :

" Que fais tu ici ? Dehors je sous-entends ... "

Je n'avais aucune envie de débattre à nouveau, qu'il m’entraîne dans ses jeux plus pervers les uns que les autres. Je sortais et comme par hasard Monsieur Bass avait besoin de prendre l'air. Je ne croyais plus au hasard lorsqu'il s'agissait de Chuck. Il me parla d'un homme et d'économie. Je me contentais de hocher la tête. Pour une fois c'était fort probable, il était connu dans les affaires depuis qu'il avait hérité de l'hôtel. Il me demanda si je pensais qu'il me suivait.

_" Non."

C'était vrai. J'aurais pensé et préférais qu'il m'évite toute la soirée comme je m'appliquais à le faire. Alors je n'avais pas honte de le dire, non je ne m'attendais pas à ce qu'il ose venir m'adresser la parole, mais d'un autre côté ... nous n'étions pas vraiment dans l'inédit. Je soupirais, posant le regard sur Chuck, puis devant moi.

_" Ce n'est VRAIMENT pas ton genre."

J'appuyais sur le vraiment. C'était encore gentil et agréable comparé à ce que j'étais capable de lui faire et de faire !