Deux jours... deux que j'avais donné naissance à ma magnifique petite fille... et ce n'était pas facile. Je prenais doucement conscience de mon rôle de mère et mes gestes restaient imprécis d'autant que j'étais encore assez faible. Les infirmières me rassuraient et m'expliquaient que c'était normale, que j'étais encore jeune. Le temps ferait le reste... Je l'espérais réellement ! La nuit avait été courte pour moi, Aëlys avait refusé de dormir et énormément pleurait. Et maintenant elle dormait paisiblement dans le berceau en plastique transparent de la maternité. Je soupirais, je m'imaginais la chose d'une façon plus douce et moins fatiguant mais rien que voir son visage si paisible me faisait sourire et me prouvait que ca valait le coup. Oui j'avais fais le bon choix !
Je profitais de ce moment de calme pour prendre une douche et m'arrangeais un peu. J'avais une tête horrible et des cernes sous les yeux, les cheveux en bataille ! Mon dieu voilà l'image que je renvoyais... C'était simplement horrible et inacceptable. Je me maquillais très légèrement, et enfilais un pyjama en soie rouge. Le médecin m'avait déconseillé d'enfiler à nouveau mes jeans pour le moment mais de me mettre à l'aise... de toute façon, je ne rentrais toujours pas dans mes jeans et je n'étais pas prête de pouvoir les remettre. Dans les films les femmes perdent immédiatement leurs kilos en trop dés que le bébé était sortit. Moi mon ventre était moins gros, mais faisait toujours une espèce de petite boule. C'était normale, il paraissait. Je ne pouvais que le croire sur parole !
Je retournais dans la chambre et m'allongeais sur le lit en allumant la télévision. Les journées étaient longues ici, heureusement Bonnie et Paul passaient énormément de temps avec moi, sinon je ne sais pas comment je tiendrais le coup. D'ailleurs j'attrapais mon portable et envoyais un message à Paul pour savoir s'il ne pouvait pas me ramener un bon gâteau... La nourriture de l'hôpital est comment dire... plutôt correcte mais totalement diététique ! Mais moi j'avais faim et l'habitude de grignoter pendant la journée !
L'infirmière vint voir si ça allait, si je n'avais pas de problème, et prit la petite dans les bras pour faire certaines vérifications avant de me rassurer et de me la mettre entre les bras.

Pour une surprise ça avait été un surprise. Il ne s'attendait pas du tout à voir ses parents arrivés comme ça un beau matin, son père réclamant des explications avant même d'avoir prononcer un simple bonjour alors que sa mère lui avait littéralement sauté dans les bras en sanglotant joyeusement qu'elle était fière de son fils qui lui avait donné la joie immense d'être grand-mère.

Il avait essayé d'expliquer ses décisions comme il le pouvait, son père continuait à crier au scandale, que cela ne se passerait pas ainsi, qu'il y avait des tas de choses à prendre en considération, surtout pour son avenir. Un bébé à vingt-quatre ans représentait un erreur à ses yeux, après il avait trente-cinq ans passé quand il avait décidé qu'un héritier était essentiel pour lui et sa femme avait enfin réussi à imposer son désir d'enfant, surement pour pouvoir enfin donner à quelqu'un l'amour qu'elle avait.

- J'espère que c'est un fils au moins !

Il allait finir par le tuer si ça continue. Il avait toujours eu beaucoup de respect pour son père mais là il allait finir par dépasser les bornes. Il avait une fille merveilleuse et il était sûr que ça lui clouerait le bec définitivement une fois qu'il l'aurait vu.
Il sourit doucement en recevant un message de Elya, il lui répondait qu'il allait lui chercher ce qu'il lui fallait et qu'il allait bientôt le lui ramener avec un surprise en plus. Il grimaça en envoyant le message puis il ouvrit la porte de l'appartement pour rejoindre la voiture et le chauffeur qui les attendaient en bas pour les emmener là où ils le voulaient.

Le trajet fut silencieux, il n'y au qu'un arrêt à la pâtisserie et en passant devant l'épicerie il se demanda s'il ne ferait pas mieux d'acheter une bouteille et de se saouler avec. Il inspira un bon coup en sortant de l'habitacle métallique et ils prirent l'ascenseur pour monter à l'étage de la maternité. Ils parcoururent le couloir blanc austère où seul les pleurs des bébés montraient qu'il y avait de la vie ici et il somma ses parents de rester en dehors de la chambre le temps qu'il prévienne sa petite-amie.

Il entra et sourit affectueusement en voyant le tableau qui s'offrait à ses yeux en passant la porte. Ses deux merveilles étaient là devant lui. Il s'approcha doucement et embrassa amoureusement Elya tout en déposant le colis sur ses genoux, puis d'un geste tendre, il souleva Aëlys des bras de sa mère pour la prendre contre lui.

- Vous m'avez terriblement manqué, j'ai hâte qu'on rentre ensemble à la maison. En plus nous avons des invités et je crois qu'ils ne sont pas prêts de partir ...

J'avais déjà pensé soudoyer le médecin pour qu'il me laisse sortir... Ou alors qu'il me transfert dans l'unité psychiatrique car rester ici allait me rendre folle ! Aëlys allait bien, j'allais bien et je savais me débrouiller et j'étais convaincue qu'avec Paul à mes côtés les choses iraient beaucoup mieux ! Mon portable vibra, Paul m'apportait une surprise... Ce n'était pas spécialement son genre, j'étais curieuse de savoir ce que c'était, si j'avais su je doute que j'aurais été aussi impatiente ! Notre fille remua d'abord et se mit à pleurer. Son petit estomac criait déjà famine, je me demandais si elle tenait ça de moi ou de lui. Bien qu'avec des parents comme nous elle ne pourrait pas franchement être autre chose qu'un véritable ventre sur patte ! J'attrapais le biberon et lui donnais après l'avoir légèrement réchauffé. Les infirmières préconisaient la température ambiante, pour moi il était hors de question que je lui donne à manger froid... Quel idée ! Bref, j'étais devenue rapidement une reine du biberon, je savais la température exacte en mettant une goutte sur mon poignée, je savais tenir le biberon à la bonne hauteur... C'était pour le bain que j'avais des problèmes, j'étais beaucoup trop stressé. J'avais peur de la casser en mille morceau ou de faire mal ! Elle semblait si fragile ! Mais j'étais bien obligée de la laver, et puis elle ne semblait pas détester ça, j'avais pourtant toujours en tête ses premières protestations...

Je posais le biberon, une fois le repas terminé et la gardais encore un peu dans mes bras. Je crois que je ne me lasserais jamais de la serrer contre moi et de la regarder. C'était juste incroyable de se dire que quelques jours en arrière, elle était dans mon ventre. Elle était petite mais quand même impressionnante. En fait je ne lui avais trouvé encore aucun défaut. Aëlys tenta d'ouvrir les yeux mais les referma immédiatement. J'entendis un bruit de porte, ce qui me fit relever la tête. Paul entrait dans la chambre, un immense sourire s'afficha sur mon visage.

_" Hey. Bonjour."

Il s'approcha de moi et m'embrassa tendrement, je prolongeais le baiser, mais déjà il n'avait dieu que pour notre fille. Je lui laissais la prendre, et attrapais le petit gâteau qu'il m'avait acheté. mmm je m'imaginais déjà le manger.

_" Merci ! Je meurs de faim ! Je ne mange plus, je dévore ! Ce qui ne va pas m'aider à perdre ce petit ventre !"

Paul prit la parole. Je plissais les yeux. Lui aussi me manquait et j'avais hâte de rentrer, de découvrir notre nouvelle petite vie, de ressembler à une petite famille. Mais la seconde partit de sa phrase me fit peur... Ah non je ne savais pas de qui il s'agissait mais moi je voulais me retrouver seule avec mes deux amours !

_" J'ai bien l'intention de soudoyer le médecin pour qu'il me laisse sortir demain matin ! Qui ? Qu'est ce qui se passe ?"

- Mon amour je peux t'assurer que ton petit ventre te va très bien et ne commence pas à te dire que tu vas avoir du mal à le perdre puisque tu viens tout juste d'accoucher. Et puis ne t'en fais pas je peux te jurer que j'ai une très bonne idée pour pouvoir te faire perdre tout ça et c'est quelque chose qu'on a pas fait depuis le début de ta grossesse pratiquement et j'ai très très envie de toi.

Il lui sourit malicieusement, caressant doucement la joue de sa fille. Elle avait encore les yeux clos et en plus il était pratiquement sûr qu'elle commençait doucement à s'endormir dans ses bras. Il ne se lassait pas d'être avec elle, il n'avait pas envie de la lâcher, c'était un déchirement à chaque fois qu'il devait rentrer à la maison, il n'avait pu rester que la première nuit ici, après on lui avait demandé de laisser la mère et l'enfant tranquille, elles avaient besoin de prendre des forces toutes les deux.

Quand il fut temps de parler de la deuxième partie, celle qui concernait la surprise, il se décida à remettre l'enfant dans son berceau mais il le garda tout près de lui pour pouvoir ainsi garder sa minuscule main dans la sienne.

- Je serais tellement heureux que vous rentriez demain c'est vraiment insupportable de vous savoir ici, je ne peux pas prendre soin de vous comme je le voudrais et puis en plus j'ai tout aménagé ... Enfin tout fait aménager parce que sinon je risquais vraiment de m'emmêler les pinceaux. C'est fou ce dont un bébé a besoin tous les jours, il faudra que tu m'aides ! Il s'éclaircit un peu la voix avant de reprendre. Tu te souviens je t'avais parlé un peu de mes parents au début de notre amitié, que c'était des personnes assez rigide et étroit d'esprit, enfin surtout mon père qui est pour les anciennes valeurs : fiançailles, mariage et enfin bébé. Alors mon coeur si tu m'aimes dis qu'on se fréquentait avant d'avoir un enfant.


Il l'embrassa langoureusement comme si c'était un dernier baiser puis il se leva, ouvrit la porte et fit entrer ses parents.

- Surprise !

Ils étaient trop mignon tous les deux. Jamais je n'aurais cru le jour où j'avais eu le test positif à la main qu'un jour cette scène se déroulerait sous mes yeux. Je regrettais mon geste, Paul s'était comporté de façon tellement ... formidable avec moi, il ne méritait pas ce que je lui avais fais. Je souris amusé par sa remarque... Ce n'était pas une mauvaise idée, bien au contraire !

_" Je retiens ... Je retiens !"

J'avais hâte de rentrer à la maison avec Paul et Aëlys, de commencer une nouvelle vie avec ma petite famille. Quitter Bonnie m'ennuyait énormément ! Nous venions à peine de nous réconcilier, je ne l'abandonnais pas, mais je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser un peu... Paul m'annonça qu'un professionnel avait totalement aménagé notre appartement. C'était une bonne chose, même si forcément certaines choses ne me plairaient et que j'allais inévitablement lui faire faire des changements. Je ris en l'entendant dire qu'un bébé avait besoin d'énormément de chose ! Il ne croyait pas si bien dire !

_" Et oui ... c'est un petit être fragile qui demande énormément de choses et d'attention ! Ne t'en fais pas ! On va s'en sortir et apprendre doucement !"

J'étais curieuse de savoir ce qu'était la surprise... Je sentais le piège... Qu'est ce qu'il avait fait ?! Il me parla de ses parents, je hochais légèrement la tête. Il m'en avait parlé deux ou trois fois au début de notre colocation, sous entendu avant que nous finissions dans le même lit, mais je n'avais retenus que très peu d'information. La fin de sa phrase me fit très peur, et son baiser encore plus :

_" Qu'est ce que ..."

Il ouvrit la porte et en voyant les gens entrer je compris. Il avait osé ! J'allais le tuer, et le regard noir que je lui envoyais alors qu'un sourire aimable s'affichait sur mon visage, le prévenait à l'avance. Il y avait beaucoup mieux comme première rencontre... J'étais en pyjama, avec une tête encore légèrement zombifié à cause de l'accouchement. Les parents on est censé les rencontrer dans d'autres circonstances et surtout avant d'avoir un bébé : On avait vraiment tout fait à l'envers ! Je tentais de cacher ma surprise mais ce n'était pas franchement réussis.

_" Bonjour."

Je me levais pour les saluer. L'accueil de sa mère fut assez "chaleureuse" pour ce genre de chose, par contre celle de son père fut froide à souhait, charmant d'ailleurs. Je tendais la main vers mon cher et tendre. Oh non, il n'allait pas me laisser seule les affronter.

Il grimaça face au regard noir de sa petite amie, il avait vraiment envie de lui expliquer qu'il n'était pour rien dedans, que c'était son père après des investigations qui avait découvert le poteau rose et ils ne leur avaient pas fallu longtemps pour débarquer à New York. Il n'allait pas priver Aëlys de ses grands-parents même s'il y avait un peu de mal avec leur méthode.
Il lui murmura doucement qu’il était vraiment désolé et qu’il n’était pour rien dans toute cette histoire, ils auraient du prendre la décision de les rencontrer et de leur expliquer la situation mais Paul avait beau avoir 22 ans, il se sentait toujours comme un enfant de 5 ans devant ses parents, c’était normal, il se prétendait homme mais qu’est-ce qu’il connaissait à la vie ?

Il sourit néanmoins en voyant sa mère prendre doucement sa petite amie dans ses bras, elle semblait vraiment heureuse de faire sa rencontre et sachant le fond de celle qui l’avait mis au monde, elle était sincère. Elle embrassa à nouveau la jeune femme sur la joue avant de se pencher sur le berceau, faisant quelques gazouillis au-dessus de la petite fille qui s’était endormis. Son père ne manqua pas de lancer un regard noir à sa femme avant de lui lancer une remarque agréable sur le fait qu’elle devait mieux se tenir que ça, puis il serra la main d’Elya sans adresser un mot à celle-ci.
Paul se rapprocha doucement d’Elyannah, et il vint l’embrasser doucement tout en serrant sa main, il se pencha à son oreille et murmura très bas « Ne t’en fais pas ma chérie je ne te quitte pas ! ».

- Et bien papa, maman je vous présente celle que j’aime et la mère de ma merveille d’Aëlys, Elyannah. Chérie, je te présente mes parents Anne et Maximilien.

Il laissa Elyannah regagner le lit puis il approcha deux autres chaises autour de la mère et du bébé pour pouvoir tous se réunir et pouvoir parler sans avoir besoin d’hausser le ton et de réveiller la fillette.
Son père refusa catégoriquement de s'asseoir, restant debout, faisant les cent pas dans la petite chambre.

- Je ne comprends pas pourquoi nous avoir cacher tout ça ? Tu ne nous as pas dis que tu étais en colocation avec cette jeune demoiselle, que vous sortiez ensemble et il faut attendre la naissance d'un enfant pour qu'on la rencontre enfin ! Je ne prévoyais pas du tout ça pour ton avenir Paul !

Pour une surprise, c'était une surprise ! Ses parents... Il ne manquait vraiment que ça ! Je lançais un regard noir à Paul, je ne trouvais pas ça drôle du tout ! Il me fit comprendre qu'il était désolé... Il avait intérêt à avoir une très bonne excuse. Bon, je n'avais pas le choix, je souris et les saluais. L'accueil de sa mère fut chaleureuse et je dois dire que je fus très surprise lorsqu'elle s'avança pour me prendre dans ses bras. Je souris déjà beaucoup plus sereine. Cette dernière s’avança vers le berceau de ma fille et commença à "jouer" avec elle ! Le père de Paul... se fut autre chose, il me serra la main et grogna sur sa femme. Il ne me plaisait pas du tout et le pire dans cette histoire était que j'allais devoir être adorable et ne pas me laisser emballer pour l'homme que j'aime. D'ailleurs il s'approcha de moi et me prit la main. Je me serrais contre lui avant qu'il m'embrasse et se penche vers mon oreille. Je lui répondis qu'il avait plutôt intérêt à rester avec moi !

_" Enchantée !"

Je m'asseyais à nouveau sur le lit. J'étais encore assez faible alors mieux valait il m'asseoir d'autant que la discussion allait certainement être des plus houleuses. J'avais compris à la façon dont son père m'avait salué qu'il n'appréciait pas du tout la situation et qu'on allait dire que c'était ma faute... Faux, puisque pour faire un gamin il fallait être deux, et s'il l'avait oublié c'était bien malheureux ! Paul aménagea la pièce de façon à ce que nous puissions discuter. Bien entendu Monsieur Hopkins, n'en fit qu'à sa tête... Il m'insupportait déjà lui ! Il restait debout et faisait les cents pas avant de prendre la parole.

_" Peut être parce que ce n'est pas à vous de prévoir mais à lui de faire ses propres choix."

S'il pensait que j'allais me taire et rester sage dans mon coin, il ne me connaissait vraiment pas. J'allais lui tenir tête, chose qui ne devait pas lui arriver très souvent... Ce n'est pas ma faute c'est le caractère Sanchez ! Je soutenais le regard de son père quelques instants avant de croiser celui de l'homme que j'aimais et de faire un sourire. Paul n'avait pas l'intention de continuer apparemment je repris donc la parole avec un air plus doux.

_" Il faut dire que les choses ne se sont pas spécialement passé comme nous l'avions prévu. Paul voulait attendre d'être certain que les choses soient sérieuses entre nous avant de vous en parler... Et puis il y a eu nos emplois du temps, et certains problèmes familiaux pour ma part.. La suite vous la connaissez ..."

Un bon résumé et sans mensonge en plus, uniquement avec quelques petites omissions mais c'était pour leur bien !

- Dîtes moi vous avez tout décidé pour mon fils ou c'est juste une impression ? Il ne vous a pas semblé bon de devoir lui annoncer que vous étiez enceinte avant de décider de garder cet enfant ? Vous lui avez forcé la main ! Vous croyez que vous êtes assez adulte pour pouvoir élever un enfant. Vous vous connaissez à peine, il n'y a même pas d'affaires à vous dans l'appartement de Paul. Vous avez peut être eu un enfant mais on ne peut pas vraiment dire qu'on peut vous définir comme étant un couple ! De plus, maintenant il va falloir arranger tout ça, ce serait un scandale si la presse apprenait que mon fils a mis enceinte sa partenaire de sexe sans sentiment et sans fiançailles. J'imagine qu'il n'y a même pas de mariage dans l'air !

- Maximilien calme-toi enfin, ce sont des enfants, il ne faut pas les brutaliser comme tu le fais et je suis sûre qu'ils vont parfaitement bien s'en sortir mon chéri, tu sais la vie aujourd'hui et l'amour chez les jeunes ce n'est plus la même chose qu'à notre époque et nos parents étaient tellement strictes. Laisse les donc un peu vivre !

- La situation aurait été totalement différente s'il était toujours avec Phoenix ! La fille McQueen était tout à fait charmante et ils allaient se marier ! J'aurais été très heureux de vous voir avoir des enfants ensemble, vous étiez si amoureux et puis Paul, toi-même, tu m'a dit que tu ne pourrais jamais l'oublier.

La mâchoire de Paul se décrocha et il crut qu'il allait se lever et mettre un point dans le visage de son père rien que pour avoir enfin la paix. Il allait finir par déclencher un cataclysme ici. Il n'avait jamais parlé de son ex fiancée à Elyannah et il aurait bien voulu éviter le sujet alors qu'elle venait juste d'accoucher. En réalité il aurait préféré ne jamais avoir à parler de cette histoire à la jeune femme. Entre Phoenix et lui s'étaient compliqués, comme ça l'avait toujours été depuis qu'elle avait touché à la drogue. Il savait qu'il ne pourrait jamais faire une croix sur les sentiments qu'il éprouvait encore en lui, leur dernière rencontre avait fait resurgir trop de souvenirs. Mais aujourd'hui il n'y avait plus de regret, il aimait Elya et leur fille était leur petit bijou si fantastique qu'il ne risquait pas de mettre en danger leur famille.

- Père ! Je vous demande de vous taire, quoi que vous puissiez dire j'aime Elyannah, notre histoire est certes compliqué mais seul mon bonheur devrait vous suffire et puis profiter un peu de votre petite fille car avec votre comportement je crains que vous ne la reverrez pas de si tôt. Quant à Phoenix ... Il poussa un long soupir. C'est du passé, elle a sa vie, j'ai la mienne et j'aime la vie que je mène aujourd'hui. Si vous aviez cherché à sauver mon couple, il fallait le faire quand j'étais le seul à me battre pour l'aider !

Je devais rester calme et franchement ce n'était pas facile ! Je savais déjà à qui j'avais à faire. Le père de Paul était le genre de jeune homme qu'on ne contredisait jamais, qui avait toujours le dernier homme... Malheureusement pour lui, j'étais le genre de femme a avoir la langue bien pendue et à ne pas me laisser faire. Il m'attaqua, il s'était trompé de cible. Qu'il me fasse une remarque je m'en fichais, je ne l'écoutais que d'une oreille mais qu'il osait s'attaquer à ce que j'étais en train de construire alors là ca allait mal finir ! Je n'étais pas violente mais j'en étais déjà arrivé au main pour bien moi que cela.

_" Dites moi vous êtes un imbécile ou c'est juste une impression ?"

Je lui manquais de respect, je m'en fichais, il avait fait pareil ! Sa mère s'interposa et tenta de calmer la situation. Je restais assez calme... S'il n'était pas content je ne le retenais pas. Paul allait il réagir ? J'en doutais, il ne s'affirmait pas avec ses parents comme lorsqu'il était avec moi ou ses amis. Ca y'est j'étais comparé aux anciennes petites amies... Je m'y attendais mais je dois avouer que cette fois j'étais réellement blesser. Mon poings se serra, Paul avait intérêt à me retenir parce que j'allais lui sauter dessus, que ce soit son père ou non. D'ailleurs le fils se réveilla, il était temps ! Il m'aimait ... Enfin un point positif dans cette conversation sans queue ni tête. Mais doucement les choses dérapèrent à nouveau. Je sentais que la père n'avait pas totalement tord et que Paul ressentait toujours quelque chose pour Phoenix, ce qui sema le doute dans mon esprit... Je ne le montrais pas, j'en discuterais avec lui en privée, et je ne voulais surtout pas que son père puisse croire à une victoire !

_" Notre histoire n'a rien de traditionnelle mais c'est comme ça et pas autrement ! Paul a fait son choix ! Je ne l'ai obligé à rien! Et vous devriez plutôt être fier de l'avoir élevé ainsi !"

Je pensais réellement ce que je venais de dire ! Peu d'homme aurait prit la décision d'assumer l'enfant, d'autant que je ne lui avais pas demandé, je lui avais laissé le choix, certes tard, mais je ne l'avais pas menacer ou quoi que ce soit ! Je voulais simplement vivre ma vie.

_" Vous pouvez penser ce que vous voulez ! Mais je préfère mille fois ma vie à la votre !"

Notre fille s'éveilla doucement à nouveau dans le berceau, gazouillant légèrement. La mère de Paul prit la décision elle-même de la prendre dans ses bras, je ne fis pas de remarque. Esperons qu'elle ait un minimum de cran pour s'opposer à son mari s'il décidait de partir. Je n'avais pas recroisé le regard de Paul depuis tout à l'heure et l'évitais soigneusement mine de rien.

Les choses commençaient à mal tourner. Je regrettais presque d'avoir traité son père d'imbécile mais il faut bien l'avouer : Il l'avait cherché ! J'aurais préféré que les choses se passent autrement, que les parents de Paul fassent un effort pour accepter la situation. Je ne m'attendais pas à ce qu'on m'accepte totalement, mais à un minimum de courtoisie pour notre fille principalement. J'avais envie de pleurer à la fois de tristesse et de rage, encore les hormones qui me jouaient des tours. Paul décida enfin de se réveiller et il ne le fit pas à moitié. Il tint tête à son père. Je fus toucher lorsqu'il proclama haut et fort que j'étais la femme qu'il aimait et qu'il avait bien l'intention d'être à mes côtés pour un grand nombre d'année. Mais rapidement son discours devint plus dur. Jamais je ne l'avais vu ainsi, pour moi c'était quelqu'un de calme, de sensé, jamais je ne l'aurais pensé capable de s'énerver ainsi. Je serrais sa main dans la mienne. Aëlys réagit vivement, et se mit à pleurer, hurlant. Il se leva et la reprit des bras de sa mère avant de la réconforter. J'avais mal au coeur pour cette femme, elle n'avait rien demandé, c'était certainement quelqu'un d'aimant et de bons mais elle devait subir l’imbécillité de son mari, et ne pouvait rien y faire. Je restais silencieuse, perturbait par la situation. Mais je ne fis rien, je n'avais rien à dire pour le moment.

Paul alla encore plus loin en demandant à ses parents de partir, de la chambre, de l'endroit où il vivait et de rentrer à Paris. J'ouvrais la bouche de surprise, et le regardais en l'interrogeant du regard. Etait ce vraiment ce qu'il voulait ? J'étais en train de détruire leur famille, alors que j'avais déjà faillis briser le lien entre Bonnie et moi... Je vis ses parents quitter la pièce, sa mère semblait avoir le coeur serré, son père restait totalement insensible à cette requête. La porte claqua. Il reposa notre fille dans son berçeau une fois celle-ci calmait. Je m'avançais et me serrais contre lui. Je posais mon tête contre son cou et serrais sa main dans la mienne :

_" Je suis désolé... C'est ma faute..."

J'étais surprise d'une telle réaction de la part de Paul. Je ne pensais pas qu'il tiendrait tête à ses parents pour moi et qu'il prendrait ainsi ma défense. Après tout les choses n'avaient jamais été réellement étaient simples avant la naissance de notre fille, et nous allions certainement avoir certaine chose à régler une fois que je serais sortis d'ici. Mais je me sentais un peu coupable, je ne voulais pas qu'il se dispute avec ses parents... Bon je n'y étais pour rien au départ mais je n'avais rien fait pour arranger la situation. Je me collais contre lui, posant ma tête contre lui. Je souris en l'entendant me rassurer, surtout en entendant la dernière phrase.

_" Je t'aime aussi ! Vraiment dans quelques années alors... Sinon tu te débrouilles pour accoucher toi même !"

Je me serrais contre lui. Il me souleva je me mis à rire m'accrochant à lui. Je me retrouvais sur le lit, et il s'allongea à mes côtés. Je posais ma tête contre son torse, et nos mains se nouèrent l'une dans l'autre. Je profitais de ce moment de calme et de douceur. Je fermais même les yeux, m'évadant quelques instants. Je les ouvrais lorsqu'il reprit la parole, me penchant un peu plus au dessus de lui, et l'embrassant doucement :

_" Bien sûr que ta mère pourra venir. Elle n'y est pour rien ! Et puis je suis certaine qu'il faut juste un peu de temps, les choses vont finir par s'arranger !"

Il me demanda ensuite si j'allais réellement habiter avec lui, j’avoue que je n'y avais pas pensé jusque maintenant. Que devais-je faire ? Je venais à peine de me réconcilier avec Bonnie et puis elle m'avait accueillit ... Mais d'un autre côté maintenant j'avais une famille et ma vie était aux côtés de Paul.

_" Bien entendu... J'ai hâte de voir les "travaux" que tu as fais ! Et pouvoir te dire dans un grand sourire que tu as oubliés un tas de choses ! Et puis maintenant ma vie est avec vous deux et j'aurais encore plein de temps pour voir Bonnie ! On a encore deux ou trois choses à régler."

Je l'embrassais ! J'avais hâte de voir ce qu'il avait fait et qu'on ait à nouveau un peu de temps ensemble, enfin selon ce que le bébé décide de nous laisser comme temps. Je lui fis une tête de chien battu

_" mm je veux sortir maintenant ! Après tout ca va ! "

Je riais doucement aux paroles de Paul. Il avait toujours l'art et la manière de détourner la réalité. Il me faisait rire, et même si j'étais assez bon public, c'était pour moi une grande qualité chez lui, comme sa gentille et sa loyauté. Il avait tout de même refusé de m'abandonner alors que je m'étais enfuis et que je portais notre enfant, si ce n'est pas une preuve d'amour, je n'y connais vraiment rien.

_" Je ne dis pas le contraire, mais tentons déjà de survivre à la première année d'Aëlys sans somnifère !"

Je regrettais sincèrement à l'heure actuelle de ne pas lui avoir avoué plus tôt. J'avais eu peur qu'il me rejette, parce qu'au fond de moi je savais parfaitement que j'étais tombée amoureuse de lui et parfaitement qu'il n'y avait aucune chance entre nous doux. Je me trompais. Il m'embrassa avec passion, provoquant chez moi diverses sensations et faisant naître pas mal d'idée... Dommage que la chambre soit celle de l'hôpital et notre fille à nos côtés.

_" Mais il reste ton père." Un sourire s'afficha sur mes lèvres et je l'embrassais à nouveau Ne t'en fais pas pour ça ! Je me ferais une joie de te remettre les idées en place ! "

Je ne suis pas du genre à dire dans le dos des gens... Mais jamais je ne supporterais Paul s'il devenait un jour comme son père ! Plutôt divorcer tout de suite, oui je sais nous ne sommes pas mariés mais la conséquence est la même ! Le futur était encore assez flou pour nous deux... On n'avait vécu ensemble qu'en étant "amis" et puis il y avait toujours pas mal d'ombres sur nos vies... Nous allions pouvoir nous découvrir à nouveau, et créer notre propre petite famille. Je lui parlais de quitter l'hôpital ! J'en avais assez ! Je voulais partir, m'enfuir et rentrer dans mon nouveau chez moi. Les journées étaient longues, comme les nuits. Je ressemblais déjà certainement à un zombie ! Je n'allais pas survivre ! Je lui fis des yeux de chiens battus, il m'embrassa doucement dans le cou :

_" Mais ... Elle va très bien ! Le médecin me l'a certifié ce matin ! Ce n'est que pour m'embêter qu'il me garde ici ! Je l'ai vu dans son regard ! Et puis tu seras responsable d'un meurtre ! Si tu me laisses ici ce soir et que demain l'infirmière me réveille comme tout le temps à 5h pour savoir si ca va, je te juste que je la tues!

Je n'étais pas sérieuse je vous rassure ! Je l'attirais contre moi, l'embrassant passionnément. Je passais ma main dans ses cheveux et plongeais mon regard dans le sien :

_" S'il te plait ..."

Mes tentatives pour corrompre Paul et sortir de l'hôpital était vaine et sans espoirs. Il s'inquiéterait beaucoup trop pour nous si je décidais de sortir contre l'avis du médecin. Aurais je le courage de le faire ? S'il s'agissait de ma santé, oui très certainement, mais pas si je devais mettre ma fille en danger. Il passa sa main sur ma cuisse, je la poussais d'un revers. Je me mis à rire en l'entendant parler de notre intimité avec temps de laisser aller... Où était le Paul que j'avais connu ? Le Paul des premiers jours ? Je lui répondis du coin de l'oeil :

_" Tu refuses de me laisser sortir, et bien ... tu n'auras rien de moi ! La voilà ta douche froide !"

Je me mis à rire et l'embrassais doucement avec plus de réserve. Je passais mes bras autour de son cou, caressant ses cheveux, posant mon regard dans le sien. Son regard, c'était certainement la première chose qui m'avait séduite chez lui, avant même qu'il ait ouvert la bouche ! Ensuite il y avait eu ses fesses, mais ca c'était une autre histoire ! Je l'avais découvert petit à petit, et même si je ne connaissais pas l'ensemble des facettes de sa personnalité, mais je l'aimais ! Tant que je ne découvrais pas qu'il avait braqué une banque avec un kangourou, je pense que j'étais capable de tout assumer !

J'allais l'embrasser lorsque la porte s'ouvrit. Le médecin, mon sauveur ! Je lançais un regard à Paul signe de ma victoire avant de comprendre que quelque chose n'allait pas. Mon coeur ne fit qu'un bond, je ressentis un frisson parcourir mon échine. Il nous présenta son confrère, un chirurgien. Je commençais à paniquer intérieurement. Le verdict tomba rapidement sous l'énervement de Paul. J'avais l'impression de sentir le sol se dérober sous mes pieds. Aëlys était malade. Une maladie cardiaque.

_" Qu'est ce que... Mais elle..." J'en avais le souffle coupé, mais le chirurgien alla droit au but sans prendre de gant :
_" Il nous faut confirmer notre diagnostique afin de pouvoir agir. Le plus rapidement possible serait le mieux. "
_" Les test seront bien entendu sans douleur pour votre fille. Je tiens à vous rassurer, il s'agit d'une malformation mineur, la vie d'Aëlys n'est donc pour le moment pas en danger. Je sais que c'est un choc pour vous, mais le mieux serait de lancer les tests à partir de demain après midi. Nous demandons évidemment votre entière collaboration."

Je ne bougeais pas toujours pas, respirant à peine. Le monde venait de s'effondrer et j'avais l'impression de porter le poids du monde sur mes épaules. Les questions qui se bousculaient dans mon esprit ? Pourquoi ? Pourquoi notre fille, pourquoi ne l'avais je pas remarqué, j'étais convaincue qu'elle était en pleine santé, elle avait l'air si vive et si parfaite .

_" Je ne saurais vous dire combien de temps, votre fille devra rester ici, mais pour le moment c'est certainement la meilleure solution. Nous avons besoin de votre autorisation avant de faire quoi que ce soit !"

Je n'étais pas capable de parler, d’acquiescer. Mon premier mouvement réflexe fut de la prendre dans mes bras.